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Vietnam doit mettre fin à la répression et s’engager à réformer avant son Examen Périodique Universel devant l’ONU

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PARIS, 12 July 2018: Les Etats membres des Nations Unies doivent presser sur le gouvernement vietnamien de mettre fin à sa répression contre la dissidence et de s’engager sincèrement à réformer lors du troisième Examen Périodique Universel (EPU) du Vietnam, ont déclaré aujourd’hui la FIDH et son affiliée, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (VCHR).

La FIDH et le VCHR ont fait cet appel à l’occasion de leur soumission commune pour le troisième EPU qui doit avoir se tenir en janvier 2019 à Genève en Suisse.

« Les Etats membres de l’ONU doivent utiliser l’EPU pour exprimer leurs préoccupations concernant le recours aux lois répressives, aux détentions arbitraires, aux procès iniques et les nombreuses autres violations des droits de l’Homme au Vietnam. Pendant la période précédant l’examen, la communauté internationale doit également continuer à appeler à la libération de tous les prisonniers politiques du pays », a dit la Secrétaire générale de la FIDH Debbie Stothard.

La soumission commune détaille la défaillance du gouvernement vietnamien à mettre en œuvre les recommandations clefs du précédent EPU en février 2014 et la répression continue contre les droits fondamentaux depuis plus de quatre ans, notamment l’emprisonnement de militants non-violents et de défenseurs des droits de l’Homme. Entre février 2014 et juillet 2018, la FIDH et le VCHR ont comptabilisé 160 cas de défenseurs des droits de l’Homme et de militants non-violents condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 15 ans à la suite de procès ne répondant absolument pas aux normes internationales.

« Des recommandations de principe des Etats membres de l’ONU sur les points clefs des droits de l’Homme enverraient un message fort à Hanoi comme quoi ses violations ne sont pas passées inaperçues et que la communauté internationale continuera à exiger des progrès dans la mise en œuvre des réformes institutionnelles et législatives », a dit le Président du VCHR Vo Van Ai.

La FIDH et le VCHR note que depuis le précédent EPU, la situation des droits de l’Homme s’est dégradée dans plusieurs domaines clefs.

Les amendements au Code pénal, qui sont entrés en vigueur en janvier 2018, n’ont pas abrogé les dispositions vagues sur la « sécurité nationale ». Au lieu de cela, la nouvelle atteinte à la « sécurité nationale » de « terrorisme contre l’Etat » a été ajoutée et est passible de la peine capitale (article 113). Le Vietnam n’a en outre fait aucun effort pour limiter la peine de mort aux crimes les plus sérieux, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel il est partie. Les exécutions ont continué ces dernières années et les autorités classent toujours les statistiques sur la peine de mort parmi les « secrets d’Etat ».

Pour ce concerne la liberté d’opinion et d’expression, le gouvernement a intensifié sa répression contre les journalistes, les cybercitoyens et les blogueurs. A l’opposé des recommandations faites durant le précédent EPU, la loi sur la presse amendée ne contient aucune disposition autorisant des journaux indépendants ou privés, et interdit la diffusion des informations perçues comme critiquant le gouvernement.

Le gouvernement vietnamien a également été défaillant à mettre en œuvre les recommandations appelant au retrait des entraves administratives et bureaucratiques à la jouissance du droit à la liberté de religion ou de conviction. En outre, il a introduit une nouvelle loi qui renforce la gestion des religions par l’Etat et légalise les ingérences de l’Etat dans les affaires internes des religions.

Concernant la liberté d’association et de réunion pacifique, toutes les activités associatives restent sous le contrôle de l’Etat. Les rassemblement pacifiques sont sévèrement restreintes et les autorités continuent à recourir à l’article 245 du Code pénal (nouvel article 318 sur les « troubles à l’ordre public ») pour arrêter, poursuivre et emprisonner les militants et défenseurs des droits de l’Homme de premier plan qui exercent leur droit à la liberté de réunion pacifique. Une nouvelle circulaire permet en outre le déploiement de la police « pour prévenir les troubles à l’ordre public » et pour appréhender les « éléments de l’opposition ».

 

Contacts
FIDH: Mme Maryna Chebat (anglais, français) – Tél: +33648059157 (Paris)
FIDH: M. Andrea Giorgetta (anglais) – Tel: +66886117722 (Bangkok)
VCHR: Mme Penelope Faulkner (anglais, français, vietnamien) – Tel: +33611898681 (Paris)

 

 

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