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La FIDH, Agir Ensemble pour les droits de l’Homme et le Comité Vietnam demandent la libération immédiate et inconditionnelle de Thich Huyen Quang, Thich Quang Do, de Pham Que Duong, Nguyen Dan Que ainsi que la protection de l’ONU pour Thich Tri Luc

60ème session de la Commission des Droits de l’Homme:
La FIDH, Agir Ensemble pour les droits de l’Homme et le Comité Vietnam demandent la libération immédiate et inconditionnelle de Thich Huyen Quang, Thich Quang Do, de Pham Que Duong, Nguyen Dan Que ainsi que la protection de l’ONU pour Thich Tri Luc

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• M. Vo Van Ai, Président du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme et Vice-Président de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), vient de dénoncer, devant la Commission des Droits de l’Homme, la campagne d’élimination de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, interdite depuis 1981) et la répression de la liberté d’expression sous couvert de lutte contre l’espionnage au Vietnam. Il s’exprimait au nom de la FIDH, d’Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme et de son organisation.

En premier lieu, il a soulevé le cas du Bouddhiste Thich Tri Luc (Pham Van Tuong) qu’il a pu joindre par téléphone le lendemain de sa libération le 26 mars 2004. Les soupçons que le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme avait exposés devant la Commission l’an dernier ont été confirmés : Thich Tri Luc a affirmé avoir été arrêté par la police cambodgienne commandée par un agent vietnamien et rapatrié de force au Vietnam.

Thich Tri Luc avait fui les persécutions religieuses en 2002 et avait trouvé refuge au Cambodge où le HCR lui avait accordé sa protection. Malgré cela, il avait disparu le 25 juillet 2002. Rappelant les mensonges de l’Etat vietnamien qui affirmait à la communauté internationale n’avoir aucune nouvelle de Thich Tri Luc avant d’annoncer, en août 2003, qu’il serait jugé, M. Vo Van Ai a dénoncé le procès inique de Thich Tri Luc du 12 mars 2004 qui l’a condamné à une peine qui couvre à quelques jours près sa détention passée dans les geôles vietnamiennes : « Les autorités vietnamiennes l’ont mis au secret pendant un an… et finalement ont «légalisé» sa détention arbitraire de 20 mois par une condamnation inique ». En conclusion « il est indispensable que Thich Tri Luc puisse rencontrer le HCR et être de nouveau placé sous la protection des Nations unies ».

Evoquant plus généralement les persécutions systématiques contre l’EBUV, il a rappelé l’espoir, très vite déçu, soulevé par la rencontre historique, le 2 avril 2003, entre le Premier Ministre Phan Van Khai et le Patriarche de l’EBUV Thich Huyen Quang, qui paraissait inaugurer une détente entre le Parti Communiste et l’EBUV. « En fait, au mois d’octobre 2003, le gouvernement a lancé une vaste campagne de suppression de l’EBUV, encerclant toutes les pagodes et les soumettant à véritable blocus de l’information : Les téléphones sont coupés et les visites défendues. Les bonzes et les nonnes sont harcelés, interrogés continuellement ou tout simplement emprisonnés… »

M. Ai a évoqué en particulier le cas des 11 hauts dignitaires nouvellement élus à la tête de l’EBUV qui ont été placés en « détention administrative ». « Parmi eux, le Patriarche Thich Huyen Quang, détenu sans procès depuis 20 ans, est retourné dans une Pagode-prison, le Monastère Nguyen Thieu dans le province de Binh Dinh, après quelques mois de liberté très surveillée. Le Très Vénérable Thich Quang Do, numéro 2 de l’EBUV, qui vient de sortir de 2 ans de « détention administrative » […] est également retourné dans sa pagode-prison, le Monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville » a-t-il précisé. Il a demandé la libération immédiate et inconditionnelle de ces deux dignitaires.

Enfin, M. Vo Van Ai a décrit l’exercice pacifique du droit à la liberté d’expression comme « restreint en droit et en fait », critiquant notamment le dernier décret, pris pour éviter les critiques internationales sur l’utilisation grandissante de la peine capitale au Vietnam, qui classe désormais les « informations et statistiques sur les condamnations à mort » dans la catégorie des secrets d’Etat. La liberté d’expression en est d’autant réduite et « cette mesure est très regrettable au regard des efforts constants des Nations Unies pour l’abolition de la peine de mort ».

Mais surtout « les autorités de Hanoi ont usé et abusé du crime d’espionnage pour arrêter et condamner les dissidents ». Citant les cas de Le Chi Quang (4 ans), Pham Hong Son (5 ans), Nguyen Khac Toan (12 ans) ou Nguyen Vu Binh (7 ans) condamnés au motif d’atteinte à la « sécurité nationale », M. Vo Van Ai a mis en garde contre le procès imminent du journaliste et historien renommé Pham Que Duong. Arrêté le 28 décembre 2002, cet ancien colonel de l’Armée populaire âgé de 76 ans doit être jugé pour « espionnage » pour avoir demandé l’autorisation de fonder une association contre la corruption et pour avoir demandé des réformes politiques.

M. Vo Van Ai a terminé son intervention en pressant la Commission de « peser de tout son poids pour que le gouvernement vietnamien se conforme enfin à ses obligations internationales, accueille une visite du Rapporteur spécial sur la liberté d’expression et d’opinion et libère immédiatement, inconditionnellement et réellement Thich Huyen Quang, Thich Quang Do, Pham Que Duong, Nguyen Dan Que et toutes les autres personnes détenues pour avoir exercé légitimement leurs droits civils et politiques ».

• M. Vo Van Ai a dénoncé l’alliance des dictatures, appelée « Like-Minded Group », qui au sein des Nations Unies notamment, cherche « au delà de toutes les idéologies, à combattre la démocratie et les droits de l’Homme ». « Depuis des années, ce « Like-Minded Group » pèse de son poids pour faire avorter toute tentative d’enquêter ou de dénoncer les violations des droits de l’Homme ». Il s’exprimait ainsi lors du Briefing « Human Rights and Democracy, Building common purpose among the UN’s democracies », le 29 mars 2004, aux côtés de l’Ambassadeur Richard Williamson, Chef de la délégation américaine, de l’Ambassadeur Krzysztof Jakubowski, Représentant permanent de la Pologne auprès des Nations Unies, de l’Ambassadeur Gordan Markotic, Représentant permanent de la Croatie et Vice-Président de la Commission, et du député européen Marco Pannella (Parti Radical Transnational).

Cette alliance des dictateurs réunissant des régimes autoritaires, militaires ou totalitaires, comme la Chine, Cuba, la Birmanie, la Syrie, le Soudan ou le Vietnam, a réussi « à décrédibiliser la Commission des droits de l’Homme. Retouches après retouches, les mécanismes et les procédures de la Commission ont fait de la défense des droits de l’Homme un simple discours convenu, quand ce n’est pas pure propagande pour les régimes autoritaires et autres Etats totalitaires ». La mise à l’ordre du jour de la Commission du projet de n’examiner les résolutions sur les pays que tous les trois ans en est une bonne illustration : « Cela veut dire trois ans de tranquillité pour les oppresseurs et trois ans de bâillon pour les militants ».

Pour renverser cette tendance, M. Vo Van Ai a soutenu fermement l’idée de « constituer une alliance des démocraties avec une structure au sein de l’ONU pour défendre et promouvoir les principes démocratiques et les droits de l’Homme ». « Nous savons d’expérience que les dictatures ne se démocratisent pas à coups de courbettes des démocraties, mais plutôt quand ces démocraties se montrent unies et fermes ».

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