GENEVE, 08 mai 2009 (AFP) – Le Vietnam a essuyé de nombreuses critiques vendredi devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève malgré une très forte mobilisation en sa faveur de pays alliés, notamment asiatiques.
S’exprimant dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU) auquel était soumis le Vietnam, une quinzaine de pays, essentiellement occidentaux, ont dénoncé diverses violations commises par le Vietnam, telles les restrictions à la liberté d’expression et de religion, les violences contre les minorités ethniques ou encore la détention arbitraire.
Une majorité de pays, notamment asiatiques mais aussi musulmans, africains ou non-alignés, s’étaient pourtant mobilisés au cours du “débat interactif” suivant la présentation par le Vietnam de son rapport national pour louer ses “succès” en matière de droits économiques et sociaux.
Parmi les voix critiques, les Etats-Unis se sont appuyés sur les articles 50 et 69 de la Constitution vietnamienne elle-même pour réclamer des autorités de Hanoï qu’elles “autorisent les individus à critiquer le système politique et la libération de tous les prisonniers politiques tels que Father Nguyen Van Ly, Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan”.
A l’inverse, plusieurs pays comme l’Algérie, Cuba, le Venezuela, le Laos ou l’Indonésie ont invité le Vietnam à “partager ses meilleures pratiques” en matière de développement économique et de lutte contre la pauvreté.
Les critiques les plus virulentes sont toutefois venues des ONG, certaines, à l’instar du Comité Vietnam pour la défense des droits de l’homme, dénonçant les velléités de Hanoï de “pervertir” l’EPU pour obtenir un “permis d’impunité”.
Human Rights Watch a ainsi dénoncé les cas de tortures contre des détenus politiques et religieux.
Amnesty International a pour sa part exhorté le gouvernement vietnamien à “abroger ou modifier les dispositions du Code pénal de 1999 pour faire en sorte que les dispositions ambiguës relatives à la sécurité nationale (…) ne puissent plus être invoquées de façon arbitraire pour réprimer la dissidence, le débat (…) et la liberté d’expression”.
En parallèle aux débats, environ 400 Khmers Krom, un peuple autochtone habitant le Sud du Vietnam, ont manifesté devant le Palais des Nations pour revendiquer leurs droits et dénoncer le fait qu’ils ne sont pas traités par les autorités de Hanoï comme des citoyens à part entière.
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