Le rapport sera disponible lundi 13 septembre 2010 à 10h30 (heure de Bangkok) ici :
http://www.fidh.org
http://www.queme.net
PARIS-BANGKOK, 13 septembre 2010 – Les violations des droits de l’Homme au Vietnam n’ont pas cessé durant la présidence vietnamienne de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) en 2010 selon le nouveau rapport de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (CVDDH).
Le rapport, intitulé « De la « Vision » aux Faits : LES DROITS DE L’HOMME AU VIETNAM sous sa présidence de l’ANASE », est rendu public aujourd’hui, a l’approche du Forum des Peuples de l’ANASE et le Sommet de l’ANASE à Hanoi. Selon le rapport, tant les droits civils et politiques que les droits économiques et sociaux sont violés de façon flagrante au Vietnam. La libéralisation économique dans un système de Parti unique, sans le garde-fou d’une justice indépendante, a eu pour conséquence une corruption endémique. Les groupes les plus vulnérables, dont les femmes, les enfants et les minorités ethniques, ont moins bénéficié de la croissance économique et sont plus menacés de marginalisation sociale et économique. Les femmes continuent de faire face à différentes formes de discrimination, par exemple pour ce qui est d’utiliser, de posséder et d’hériter des terres.
Le gouvernement a intensifié la répression, dans de nombreux cas de manière violente, contre les libertés d’expression, d’assemblée, d’association, de religion et de la presse. La police harcèle, intimide et arrête régulièrement les dissidents politiques, les journalistes et les citoyens qui osent élever la voix pour critiquer les autorités. Selon les statistiques collectées par le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme, au mois d’août 2010, il y avait au moins 258 prisonniers de conscience languissant derrière les barreaux, en dépit des fréquentes affirmations publiques du gouvernement selon lesquelles il n’y a pas de prisonniers politiques au Vietnam.
Au moins 17 personnes se trouvent en prison pour le simple fait d’avoir exercé leur droit de s’exprimer pacifiquement sur l’Internet. Il y a eu 749 cas de harcèlement et d’intimidation à l’encontre de journalistes en 2009. Pour le seul mois de janvier 2010, 359 cas ont déjà été comptabilisés.
Les religions sont soumises à un système de reconnaissance et de contrôle, et les membres des religions « non-reconnues » doivent faire face aux harcèlements, aux interrogatoires et aux détentions. Les Bouddhistes de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam, les Catholiques, les Protestants et les Bouddhistes Hoa Hao subissent tous des violations à leur liberté religieuse.
Le recours à la peine de mort reste fréquent mais les statistiques la concernant sont classées « secrets d’Etat » depuis janvier 2004. En 2010, des sources officielles ont fait état de 11 condamnations à mort pour le seul mois de janvier.
« En tant que président de l’ANASE, le Vietnam n’a pas respecté les aspirations et les garanties des droits de l’Homme incluses dans la Charte de l’ANASE et dans sa propre Constitution », a dit Vo Van Ai, Président du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme. « Son triste bilan des droits de l’Homme sape sérieusement la vision de l’ANASE d’une communauté orientée vers le peuple et régie par l’Etat de droit ».
Outre le recours à la coercition et à la violence, les autorités vietnamiennes utilisent également la loi pour réprimer toute voix critique à l’égard de la politique et des actions du gouvernement dans un contexte où l’administration judiciaire est arbitraire, où la justice n’est pas impartiale ni indépendante. Le rapport détaille ainsi les articles du Code pénal vietnamien concernant la notion vague et fourre-tout de « sécurité nationale » — dont sept prévoient la peine de mort — qui sont utilisés pour détenir ceux qui critiquent pacifiquement les autorités, les religieux et les défenseurs des droits de l’Homme.
« En dépit de la ratification de sept traités des droits de l’Homme, le Vietnam a fait très peu pour remplir ses engagements à l’égard du droit international et continue de violer les droits fondamentaux de son peuple », a dit Mme Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.
A l’occasion du lancement de ce rapport, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (CVDDH) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) vous invite à la :
en présence de M. Vo Van Ai,
Président du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme
le Lundi 13 septembre 2010
de 10h30 à 12h00
au Foreign Correspondents’ Club of Thailand
Penthouse, Maneeya Center
518/5 Ploenchit Road
Patumwan, Bangkok 10330
Pour toute information complémentaire :
FIDH: Fabien Maitre : + 33 1 43 55 25 18
CVDDH : Vo Tran Nhat : +33 1 45 98 30 85