PARIS, 6 mars 2014 (FIDH & CVDDH) – Le Vietnam doit libérer immédiatement et inconditionnellement les plus de 200 prisonniers politiques qui languissent dans les prisons du pays, ont exigé aujourd’hui la FIDH et son affiliée, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (CVDDH). Parallèlement à cette demande, la FIDH et le CVDDH ont conjointement rendu public une liste de 17 prisonniers politiques dont les cas sont particulièrement préoccupants.
« Le Vietnam détient le plus grand nombre de prisonniers politique en Asie du Sud-est. C’est déplorable pour un pays qui siège actuellement au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU », a dit le Président de la FIDH Karim Lahidji. « La suite récente de condamnations, d’agressions et de harcèlements contre les blogueurs, les journalistes et les militants montre que la répression du gouvernement vietnamien contre les dissidents s’intensifie. Il est temps que la communauté internationale se mobilise et exige que Hanoi mette un terme à la répression de la dissidence pacifique et relâche tous les prisonniers politiques », a pressé M. Lahidji.
On estime qu’il y a au moins 212 prisonniers politiques derrière les barreaux au Vietnam et que bien d’autres encore sont en résidence surveillée. Ce sont notamment des avocats, des blogueurs, des militants travaillant sur le droit à la terre, des bonzes bouddhistes, des écrivains, des activistes œuvrant pour les droits des travailleurs, des militants pro-démocratie, des membres des minorités ethniques et religieuses, dont des Bouddhistes Khmer Krom, des Hmong et des Montagnards chrétiens (1). De nombreux prisonniers politiques sont des femmes. Nombre de dissidents purgent de longues peines de prison dans des conditions de détention extrêmement dures. Leur état de santé se dégrade donc gravement et ils sont dans un besoin urgent de soins médicaux.
La FIDH et le CVDDH pressent également le gouvernement vietnamien d’entreprendre une large révision de la législation qu’il utilise pour arrêter et emprisonner les militants qui ne font qu’exercer leurs droits fondamentaux.
« Le Vietnam doit immédiatement abroger les lois draconiennes qui restreignent gravement la liberté d’opinion et d’expression », a dit le Président du CVDDH Vo Van Ai. « La prétention du gouvernement selon laquelle il respecte et protège les droits de l’Homme continuera de sonner creux tant que le Vietnam ne respectera pas ses obligations dues à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) auquel il est partie », a-t-il ajouté.
Le 5 février dernier, lors du second Examen Périodique Universel (EPU) du Vietnam à Genève, le Vice-Ministre des affaires étrangères vietnamien Ha Kim Ngoc avait annoncé que le Vietnam avait une « politique constante » de respect, de protection et de promotion de tous les droits de l’Homme fondamentaux, et avait promis que Hanoi « développerait la démocratie ».
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(1) Certains de ces cas ont été traités par la FIDH dans le cadre de son programme conjoint avec l’OMCT, l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme. Voir : http://www.fidh.org/en/human-rights-defenders/