HANOI, 14 fév 2007 (AFP) – Le Vietnam a refusé un visa au président de la fondation norvégienne Rafto pour les droits de l’Homme, qui souhaitait venir remettre un prix au numéro deux de l’église bouddhiste dissidente du pays, a dénoncé mercredi le Comité vietnamien pour la défense des droits de l’Homme.
Le président du bureau de la fondation Rafto, Arne Liljedahl Lynngaard, comptait rendre visite début mars au vénérable Thich Quang Do dans sa pagode, à Ho Chi Minh-Ville (sud, ex-Saïgon).
“Mais le 7 février, il a reçu une lettre de l’ambassade du Vietnam à Copenhague l’informant que son voyage à Saïgon, prévu de longue date, pour rencontrer le dissident vietnamien n’était pas possible”, a affirmé l’organisation de défense des droits de l’Homme, basée à Paris.
Le prix Rafto, récompense norvégienne attribuée à un défenseur des droits de l’Homme, avait été décerné en septembre au numéro deux de l’Eglise Bouddhiste Unifiée du Vietnam (EBUV) pour ses efforts en faveur de la démocratie et de la liberté d’expression.
Le lauréat, âgé de 77 ans, avait renoncé l’an dernier à aller chercher lui-même son prix, de peur de pas être autorisé à rentrer au Vietnam par la suite.
Thich Quang Do a passé au total 25 ans de sa vie sous surveillance ou en prison et poursuit aujourd’hui son combat depuis sa pagode à Ho Chi Minh-Ville (sud). L’EBUV est interdite depuis 1981, pour avoir refusé de se soumettre à l’autorité du Parti communiste vietnamien.
Le prix Rafto consiste en un diplôme et un chèque de 50.000 couronnes (6.000 euros). Quatre de ses précédents lauréats (Aung San Suu Kyi, José Ramos-Horta, Kim Dae-Jung et Shirin Ebadi) ont aussi reçu le prix Nobel de la paix.