Une figure de la dissidence bouddhiste vietnamienne, en résidence surveillée depuis plus d’un an, a demandé dans une lettre ouverte aux dirigeants de Hanoï le “respect de la justice” et la fin des persécutions du pouvoir contre son église.
Selon le Bureau international d’information bouddhiste (IBIB) basé à Paris, Thich Quang Do, 76 ans, dénonce dans un courrier aux responsables vietnamiens sa détention consécutive à “un ordre verbal”.
Lui et son supérieur Thich Huyen Quang, 87 ans, avaient été arrêtés avec d’autres moines en octobre dernier, à l’issue d’une réunion de l’Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV, interdite) dans le centre du Vietnam.
Le ministère des Affaires étrangères les avaient accusés d’être en “possession de secrets d’Etat” et d’essayer de réorganiser l’église avec l’aide de forces de l’extérieur. Ils sont depuis de facto en résidence surveillée.
“Inutile de dire que ni Thich Huyen Quang ni moi-même n’avons jamais été informés des raisons de notre détention”, proteste Do dans son courrier publié par l’IBIB. “Il n’y a rien dans le code pénal vietnamien qui punisse la “possession de secrets d’Etat”” relève le moine, qui dit craindre de devoir répondre d’accusations plus graves, notamment d’espionnage.
“Nous ne demandons pas la clémence, poursuit-il, ni n’appelons à une amnistie ou un pardon. Nous demandons simplement que la justice soit respectée sur notre terre et que la loi soit appliquée (…)”.
L’EBUV est interdite depuis 1981 pour avoir refusé de se soumettre à l’autorité du parti communiste.
Le mois dernier, les Etats-Unis ont ajouté le Vietnam à leur liste des pays “particulièrement préoccupants” sur le plan de la liberté religieuse.