PARIS, 20 avril 2015 (BIIB) – Le Cong Cau, Directeur du Mouvement Bouddhiste de la Jeunesse et Secrétaire-général de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV) a informé aujourd’hui le Bureau International d’Information Bouddhiste (BIIB) que la Sécurité vietnamienne avait fait irruption chez lui, à Hue, l’avait harcelé et menacé, et lui confisqué un scanner et d’autres biens. Le Cong Cau en appelé au BIIB pour informer la communauté internationale et presser le Vietnam de cesser le harcèlement de ses citoyens qui ne font qu’exercer leur droit à la liberté de religion ou de croyance.
Le 10 avril 2015 à 8h00 du matin, un groupe nombreux de policiers et de représentants des autorités locales a fait irruption à son domicile pour lui lire un « Ordre de saisie des biens », référencé 2153/QD/CC et signé par le Président Nguyen Van Thong du Comité populaire du district de Huong Thuy. Ils se sont dits mandatés pour confisquer ses biens pour défaut de paiement d’une amende de 3 millions de dongs (environ 120 euros) prononcée par le Comité populaire le 29 mars 2014. Des policiers ont plaqué Le Cong Cau contre le mur pendant que d’autres mettaient à sac ses affaires. Ils ont finalement saisi un scanner et une chaîne stéréo.
Photo d’archive : Policier en civil harcelant Le Cong Cau à Danang en 2012
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Le Cong Cau a vigoureusement protesté contre cette intrusion. Il a également expliqué à la police qu’il refusait de payer une amende illégale et injuste. Le Comité populaire lui avait infligé cette sanction administrative à la suite de son arrestation, le 1er janvier 2014, à l’aéroport Phu Bai, à Hue, alors qu’il embarquait dans l’avion en partance pour Saigon, où il devait retrouver le Patriarche Thich Quang Do. Les policiers l’avaient à l’époque accusé de diffuser de la « propagande anti-socialiste » et menacé de le poursuivre sur la base des articles 87 et 88 du Code pénal, qui prévoient des peines allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Ils lui avaient confisqué deux ordinateurs portables et deux téléphones, et l’avaient assigné à résidence le temps de l’enquête. Dans la mesure où aucune preuve n’avait été trouvée contre lui, le Comité populaire de Huong Thuy (qui a juridiction sur l’aéroport de Phu Bai) n’avait initié aucune poursuite pénale mais l’avait condamné à payer l’amende administrative en question.
Le 29 mai 2014, Le Cong Cau avait écrit au Comité populaire de Hue pour contester l’amende et exigé la levée de son assignation à résidence. Selon le Code de procédures pénales, les autorités doivent répondre aux plaintes des citoyens dans les 60 jours. Or Le Cong Cau n’a jamais reçu de réponse.
Après la saisie des biens de Le Cong Cau, le 10 avril 2015, le Directeur-adjoint du Cabinet du Comité populaire de Huong Thuy, M. Cao Dinh Thuan, a ordonné à Le Cong Cau de signer le procès-verbal de la saisie. Au lieu de signer, Le Cong Cau y a écrit : « Je proteste contre la saisie de mes biens. Les autorités n’ont pas le droit de saisir quoique ce soit tant qu’elles n’ont pas traité ma plainte. Je considère [cette saisie] comme un vol commis par les autorités à l’encontre d’un citoyen innocent ».
Cao Dinh Thuan s’est alors insurgé : « Vous n’avez pas le droit de faire ça ! Vous devez d’abord obéir, et protester après. C’est la loi ». Le Cong Cau a répliqué : « Et si j’étais condamné à mort, il faudrait que j’obéisse d’abord et me plaigne plus tard ? »
Le Cong Cau a rapporté au BIIB qu’il n’avait pas signalé tout de suite cet incident, survenu la veille des Funérailles du deuxième dignitaire de l’EBUV Thich Nhu Dat, à Hue, pour ne pas jeter le trouble ni dissuader les Bouddhistes de venir assister aux cérémonies funéraires. Ce n’est que lorsque tous les fidèles de l’EBUV ont pu retourner chez eux en toute quiétude qu’il s’est autorisé à rendre l’incident public.