PARIS, 28 avril 2012 (BIIB) – Le Bureau International d’Information Bouddhiste vient de recevoir un rapport urgent de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV) sur l’intensification des contrôles et des harcèlements par la Police à l’occasion des célébrations du Vesak. Le Vesak est l’anniversaire de la Naissance du Bouddha et doit avoir lieu le 5 mai 2012.
L’EBUV rapporte du le 20 avril 2012, le Comité Populaire de la province de Binh Thuan a invité le Vénérable Thich Thong Hai pour une « session de travail » (interrogatoire). Le Vénérable Thich Thong Hai, qui est le Commissaire à la Jeunesse du Comité provincial de l’EBUV de Binh Thuan, s’y est rendu avec Tran Van Y et Le Cuong, deux dirigeants du Mouvement Bouddhiste pour la Jeunesse. La Police a refusé que ces derniers accompagnent le Vénérable dans le bâtiment.
Lors de la « session de travail » qui a duré deux heures, les cadres du Comité Populaire et de la Police ont indiqué à Thich Thong Hai que l’EBUV de Binh Thuan ne serait pas autorisée à célébrer le Vesak. Ils l’ont averti que si l’EBUV allait à l’encontre de cette interdiction, les autorités prendraient des « mesures préventives ». Le Vesak est l’événement le plus important dans le calendrier bouddhique. Thich Thong Hai et l’EBUV de Binh Thuan ont exprimé leur profonde préoccupation quant au fait que la Police va les empêcher de force de célébrer cette importante fête religieuse.
A Danang, le dirigeant du Mouvement Bouddhiste de la Jeunesse Le Cong Cau a rapporté que la Police avait imposé une surveillance 24 heures sur 24 de la Pagode Giac Minh, qui est le siège du Comité provincial de l’EBUV de la province Quang Nam-Danang et du Mouvement Bouddhiste de la Jeunesse. Au poste de la police locale (To Dan Pho), juste en face de la pagode, une caméra est braquée sur l’entrée de la pagode et un fonctionnaire est constamment assis à la fenêtre pour noter les plaques d’immatriculation de toutes les voitures entrant dans la pagode. Une vingtaine d’autres fonctionnaires sont postés en permanence autour de l’entrée et dans les cafés alentours, prêts à intercepter quiconque entrerait ou quitterait les lieux.
Cette surveillance étroite de la police a empêché la livraison de nourriture et autres fournitures à la pagode. Les Bouddhistes de la congrégation de Giac Minh sont obligés d’attendre la nuit pour apporter secrètement des sacs de riz et autres biens de première nécessité aux bonzes.
La situation à Binh Thuan et Danang n’est que le reflet des harcèlements continuels et des difficultés que vivent les membres de l’EBUV hors-la-loi dans tout le Vietnam. Le Patriarche de l’EBUV Thich Quang Do, âgé de 84 ans et proposé pour le Prix Nobel de la Paix, n’est même pas autorisé à prêcher dans son Monastère Zen Thanh Minh (Saigon) où il se trouve de facto assigné à résidence. Ces persécutions en cours démentent les déclarations répétées du Vietnam selon lesquelles il « respecte la liberté religieuse et les droits de l’Homme ». Le BIIB en appelle à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur le Vietnam afin qu’il respecte ses engagements internationaux en tant qu’Etat Partie aux traités de l’ONU sur la protection des droits de l’Homme et cesse la répression contre l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam.