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90 personnalités internationales et organisations de la société civile appellent à la libération immediate et inconditionnelle du bonze bouddhiste et dissident Thich Quang Do

Lettre au Président Barack Obama  :
90 personnalités internationales et organisations de la société civile appellent à la libération immediate et inconditionnelle du bonze bouddhiste et dissident Thich Quang Do

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PARIS-BERGEN, 17 novembre 2015 – Alors que le Président américain Barack Obama se rend cette semaine en Asie du Sud-Est, 90 personnalités internationales et organisations de la société civile ont signé une lettre le pressant d’agir pour la libération du plus ancien prisonnier de conscience du Vietnam, Thich Quang Do, Patriarche de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam et célèbre défenseur des droits de l’Homme. (Voir la lettre)

A l’initiative du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (basé à Paris) et de la Fondation Rafto (basée en Norvège), et aux côtés d’Amnesty International, la FIDH, Civil Rights Defenders, World Movement for Democracy, la Fondation Lantos, PEN International, People in Need Foundation and Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, la lettre rassemble 90 signataires, parmi lesquels les Prix Nobel de la Paix Jody Williams, Shirin Ebadi, Mairead Maguire et Tawakkol Karman, des figures religieuses comme Mgr Vaclav Maly, évêque de Prague, le Père José Raúl Vera López, évêque de Saltillo au Mexique, Mgr Bulambo Lembelembe Josué en République Démocratique du Congo, des universitaires, des écrivains, des journalistes, des parlementaires, 23 députés européens, Lord Avebury, la Baronne Berridge et Lord Alton de la Chambre des Lords (Royaume Uni), nombre de lauréats du Prix Rafto, des défenseurs des droits de l’Homme et de militants pro-démocratie venus du monde entier.

Cette lettre a est envoyée au Président Obama alors qu’il effectue une visite cruciale aux Philippines et en Malaisie pour participer au Sommet de l’APEC (Asia Pacific Economic Cooperation), au Sommet US-ASEAN et au Sommet de l’Asie de l’Est (EAS), où il rencontrera les dirigeants vietnamiens. C’est une année hautement symbolique pour les Etats-Unis et le Vietnam qui marque les 20 ans du rétablissement des relations diplomatiques et le 40ème anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam.

Les droits humains sont la principale préoccupation des signataires. Dans le Vietnam d’aujourd’hui, les dignitaires religieux, les militants de la société civile et les blogueurs affrontent quotidiennement les harcèlements et les actes d’intimidation de la part des autorités juste pour avoir exprimé pacifiquement leurs points de vue, et ne jouissent d’aucun cadre légal pour les protéger. Dans le même temps, notent-ils, le pays cherche à renforcer ses liens économiques et de sécurité avec les Etats-Unis.

Les signataires soulignent que les relations américano-vietnamiennes ne seront durables que si elles se fondent sur le respect de part et d’autre des libertés démocratiques et des droits de l’Homme, en particulier les libertés d’expression, d’association, de religion ou de croyance et de circuler. La libération de Thich Quang Do, affirment-ils, constituerait « un geste réellement historique » qui « donnera également au Vietnam l’occasion de montrer sa volonté d’ouverture et réaffirmera la détermination des Etats-Unis d’Amérique de faire des droits de l’Homme la pierre angulaire de leurs relations renforcées avec ce pays ».

Thich Quang Do est le Patriarche de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV), un chef spirituel reconnu, érudit, dissident et a été nominé 16 fois pour le Prix Nobel de la Paix. Agé de 87 ans, Thich Quang Do a passé plus de trois décennies de sa vie en détention pour s’être fait l’avocat de la liberté religieuse, de la démocratie et des droits de l’Homme. C’est pour avoir protesté, en 1982, contre la création d’une Eglise bouddhiste d’Etat exclusive, qu’il a été envoyé dix ans en exil intérieur dans le nord du Vietnam avec sa mère, qui y est morte de faim et de froid. En 1995, il a été condamné à cinq ans de prison pour avoir organisé une mission de sauvetage pour les victimes des inondations dans le Delta du Mékong.

Libéré en 1998 sous la pression internationale, Thich Quang Do a été assigné à résidence dans le Monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville (Saigon). La police épie, depuis, ses communications et il est privé de sa liberté de mouvement et de ses droits civiques. De sa résidence surveillée, Thich Quang Do continue de presser le Vietnam d’accepter le pluralisme démocratique et de respecter les droits humains de chacun.

Pour plus d’information :

Vo Van Ai et Penelope Faulkner, Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (anglais, français, vietnamien), Email : vietnam.committee@gmail.com – Tel. (33.1) 45 98 30 85 – www.queme.net
Therese Jebsen, Fondation Rafto pour les Droits de l’Homme, Norvège (anglais, norvégien), Email : therese.jebsen@rafto.no – Tel. (47) 41 51 13 90 – www.rafto.no


New York, Washington, Londres, Paris, Stockholm, Bergen, Prague,
le 12 novembre 2015

Monsieur le Président,

Nous, universitaires, parlementaires, artistes, dignitaires religieux, membres des institutions internationales et des organisations de la société civile du monde entier, croyons dans la force du dialogue et de l’engagement, et nous saluons le renforcement des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et le Vietnam. Toutefois, nous sommes également convaincus que ces relations ne seront durables que si elles se fondent sur le respect de part et d’autre des libertés démocratiques et des droits de l’Homme internationalement reconnus.

Vous allez bientôt entamer un voyage en Asie du Sud-Est qui pourrait, pour la toute première fois, inclure une visite au Vietnam. Cette visite, si elle avait effectivement lieu, serait hautement symbolique pour les deux pays à l’occasion des 20 ans du rétablissement des relations diplomatiques et du 40ème anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam.

Comme vous le savez, le simple mot Vietnam évoque une multitude d’images contrastées et contradictoires dans l’esprit des gens, et votre visite n’échappera sans doute pas à la polémique. Pour beaucoup, ce sera une étape historique pour le renforcement des relations économiques et de sécurité, qui améliorera la vie de millions de Vietnamiens et fera progresser la paix et la stabilité dans la région Asie-Pacifique.

Pour d’autres, les droits de l’Homme pèsent plus lourd et si le Vietnam a ouvert son économie, il reste un Etat à Parti unique où les libertés d’expression, d’association et de religion sont restreintes. Les dignitaires religieux, les militants de la société civile et les blogueurs doivent faire face à des harcèlements et des actes d’intimidation quotidiens simplement pour avoir exprimé pacifiquement leurs points de vue. Et aucun cadre légal ne les protège.

Nous en appelons donc à vous, M. le Président, pour faire un geste réellement historique concernant le Vietnam. Nous vous pressons d’agir pour la libération du plus ancien prisonnier de conscience du Vietnam, le bonze bouddhiste et célèbre dissident Thich Quang Do. Un tel geste aurait une profonde signification pour le people vietnamien car le Bouddhisme est riche d’une histoire de 2000 ans au Vietnam et a profondément influencé sa culture et sa pensée. Cela donnera également au Vietnam l’occasion de montrer sa volonté d’ouverture et réaffirmera la détermination des Etats-Unis d’Amérique de faire des droits de l’Homme la pierre angulaire de leurs relations renforcées avec ce pays.

Patriarche de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV), chef spirituel reconnu, érudit, dissident et plusieurs fois nominé pour le Prix Nobel de la Paix, Thich Quang Do (87 ans) a passé plus de trente années en détention pour s’être fait l’avocat de la liberté religieuse, de la démocratie et des droits de l’Homme. Pour avoir protesté contre la création d’une Eglise bouddhiste d’Etat, il a été envoyé, en 1982, en exil intérieur dans le nord du Vietnam pendant dix ans avec sa mère, qui y est morte de faim et de froid. En 1995, il a été condamné à cinq ans de prison pour avoir organisé une mission de sauvetage pour les victimes des inondations dans le Delta du Mékong, qui fut qualifié de fait de « saper la solidarité nationale ». Durant ses années en exil et en prison, Thich Quang Do a traduit en vietnamien les 8.000 pages d’un « Grand Dictionnaire des termes bouddhiques », qui a été salué comme un grand travail d’érudition.

Libéré en 1998 sous la pression internationale, notamment grâce à un appel de la Secrétaire d’Etat d’alors, Madeleine Albright, Thich Quang Do a été placé en résidence surveillée dans le Monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville (Saigon). « J’ai quitté une petite prison pour une prison plus grande », avait-il dit alors. Depuis lors, il est resté assigné à résidence sans charge ni poursuite engagée. Ses communications sont surveillées et il est privé de sa liberté de circuler et de ses droits de citoyens. Thich Quang Do est récipiendaire du prestigieux Prix Rafto pour les défenseurs des droits de l’Homme et, aux côtés d’autres personnalités vietnamiennes du mouvement démocratique, du « Democracy Courage Tribute » du Mouvement Mondial pour la Démocratie.

Depuis sa résidence surveillée, Thich Quang Do continue de presser le Vietnam de respecter les droits de l’Homme pour tous. Au mois d’août 2015, il a dit au Secrétaire d’Etat adjoint Tom Malinowski, qui lui rendait visite, que « les droits de l’Homme sont les outils avec lesquels nous pouvons construire une société prospère et prévenante et fondée sur le respect mutuel et l’Etat de droit ». Il a même évoqué votre visite prochaine et exprimé ses espoirs que le Président des Etats-Unis « gagnera les cœurs et les esprits du peuple vietnamien en parlant des droits de l’Homme ».

Monsieur le Président,

Dans votre discours mémorable devant le Parlement australien de 2011 sur la politique étrangère des Etats-Unis de « rééquilibrage vers l’Asie », vous disiez : « L’Histoire est du côté de la liberté – des sociétés libres, des gouvernements libres, des économies libres, des peuples libres. Et le futur appartient à ceux qui restent fermes sur leurs idéaux, dans cette région et dans le monde ».

Thich Quang Do a sacrifié sa propre sécurité et sa propre liberté pour rester ferme sur ses idéaux. Nous vous exhortons sincèrement à présent d’être ferme à ses côtés et de lui faire retrouver sa liberté.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

Signataire :

Jody Williams, Nobel Peace Prize Laureate, USA
Shirin Ebadi, Nobel Peace Prize Laureate, Rafto Prize Laureate, Iran
Mairead Maguire, Nobel Peace Prize Laureate, Ireland
Tawakkol Karman, Nobel Peace Laureate, Yemen
Kerry Kennedy, President, Robert F. Kennedy Human Rights, USA
Carl Gershman, President, National Endowment for Democracy, USA
Hon. Kim Campbell, Former Prime Minister of Canada, Chair of Steering Committee, World Movement for Democracy
Robert Hermann, Vice President for International Programs, Freedom House, USA
David J. Kramer, Senior Director for Human Rights & Democracy, McCain Institute for International Leadership, USA
James S. Denton, Publisher/Editor, World Affairs Journal, USA
Joshua Muravchik, Distinguished Fellow, World Affairs Institute, USA
Kevin Bales, PhD, Visiting Prof. of Human Rights, University of Chicago, USA
Knut Vollebaek, Former Foreign Minister of Norway
Emma Bonino, Former Minister of Foreign Affairs, Italy
Hon. David Kilgour, Former Canadian Minister of State for Asia-Pacific
Lord Avebury, House of Lords, Vice-Chair, All-Party Parliamentary Group on Human Rights (UK)
Baroness Berridge, House of Lords, Chair, All-Party Parliamentary Group on International Religious Freedom or Belief (UK)
Lord Alton, House of Lords, Chair, All-Party Parliamentary Group on North Korea (UK)
Rebiya Kadeer, President, World Uyghur Congress, Rafto Prize Laureate, Tom Lantos Prize winner 2015
Fr. José Raúl Vera López, Bishop of Saltillo México, Rafto Prize Laureate 2010
Mons. Vaclav Maly, Catholic Bishop of Prague, President, the Justice and Peace Commission, Czech Bishops’ Conference
Peter Van Dalen, Member of the European Parliament, Co-Chair of EP Intergroup on Freedom of Religion or Belief
Laura Agea, Member of the European Parliament, Italy
Ramon Tremosa I Balcells, Member of the European Parliament, Catalonia
Brando Benifei, Member of the European Parliament, Italy
Fabio Massimo Castaldo, Member of the European Parliament, Italy
Kostas Chrysogonos, Member of the European Parliament, Greece
Ignazio Corrao, Member of the European Parliament, Italy
Mark Demesmaeker, Member of the European Parliament, Belgium
Stefan Eck, Member of the European Parliament, Germany
Eleonora Evi, Member of the European Parliament, Italy
Ana Maria Gomes, Member of the European Parliament, Portugal
Tania Gonzáles Peñas, Member of the European Parliament, Spain
Nathalie Griesbeck, Member of the European Parliament, France
Jean Lambert, Member of the European Parliament, UK
Giulia Moi, Member of the European Parliament, Italy
Bronis Ropė, Member of the European Parliament, Lithuania
Jean-Luc Schaffhauser, Member of the European Parliament, France
Barbara Spinelli, Member of the European Parliament, Italy
Dario Tamburrano, Member of the European Parliament, Italy
Ivo Vajgl, Member of the European Parliament, Slovenia
Marco Valli, Member of the European Parliament, Italy
Julie Ward, Member of the European Parliament, United Kingdom
Jana Žitnanska, Member of the European Parliament, Slovakia
Noel Mamère, Member of the National Assembly, Mayor of Bègles, France
William Nygaard, President, Norwegian PEN
Bjorn Engesland, Secretary General Norwegian Helsinki Committee
Maria Dahle, Executive Director, Human Rights House Foundation, Norway
Gunvor Kronman, CEO Finland
Prof. Dr. Josef Haslinger, President, German PEN Center
Prof. Sascha Feuchert, Vice-President German PEN Center, Writers in Prison Committee
Dhananjayan Sriskandarajah, Secretary General, CIVICUS
Mervyn Thomas, Chief Executive, Christian Solidarity Worldwide
Edwin A. Cranston, Professor of Japanese Literature, Harvard University
Zohra Yusuf, FIDH Vice President, & Chairperson, Human Rights Commission of Pakistan
Michael Y. M. Kau, Former Deputy Foreign Minister, Senior Fellow, Taiwan Foundation for Democracy
Fr. Ismael “Padre Melo” Moreno Coto, Rafto Prize Laureate 2015, Honduras
Mgr Bulambo Lembelembe Josué, Coordinator Peace and Reconciliation Programme, Church of Christ in DR Congo, Rafto Prize laureate 2008
Paul Divakar, Chairperson, Asia Dalit Rights Forum – Rafto Prize Laureate 2007
Maryam Al-Khawaja, Co-Director Gulf Center for Human Rights, Rafto Prize Laureate 2013
Nedal Al Salman, Bahrain Centre for Human Rights, Rafto Prize Laureate 2013
Dr. Peter Molnar, Poet, Senior Research Fellow, Central European University, Budapest, Rafto Prize Laureate 1989
Dr. Ian Hancock, Director of Romani Studies, University of Texas, Rafto Prize Laureate 1996
Dr. Frank Mugisha, Executive Director, Sexual Minorities Uganda, Rafto Prize Laureate, 2011 and Robert F. Kennedy Prize Laureate
Paulos Tesfagiorgis, Senior Advisor at International IDEA, Johannesburg, South Africa and Eritrea, Rafto Prize Laureate 2003
Malahat Nasibova, Director, Democracy and NGO’s Development Resource Center, Azerbaijan and Norway, Rafto Prize Laureate 2009
Nnimmo Bassey, Director, Health of Mother Earth Foundation, Rafto Prize Laureate 2012
Dr. Pavel Chikov, Director, Agora, Kazan, Tartarstan, Russia, Rafto Prize Laureate 2014
Muireann O’Briain, Former Executive Director of ECPAT International, Rafto Prize laureate 1998
Prof. Kariane Westrheim, University of Bergen, Chair, EU Turkey Civic Commission
Marco Pannella, Former MEP, leader and founder of the Nonviolent Radical Party, Italy
Judge Essa Moosa, Judge, High Court of South Africa, International Peace and Reconciliation Initiative
Hannah Forster, African Centre for Democracy and Human Rights Studies (The Gambia)
Poengky Indarty, Executive Director, Imparsial, Indonesia
Gustavo Amaya, President, Training Center and Promotion of Democracy, San Salvador
Vanida Thephsouhvanh, President, Lao Movement for Human Rights
Olivier Dupuis, Journalist, former Member of the European Parliament, Belgium
Alvin Jacobson, Amnesty International USA, Group 56 Case coordinator
Taeho Lee, Secretary General, People’s Solidarity for Participatory Democracy, South Korea

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