Son Excellence Nguyen Tan Dung, Premier Ministre de la République Socialiste du Vietnam,
Son Excellence Nong Duc Manh, Secrétaire Général du Parti Communist Party du Vietnam
Vos Excellences,
Nous vous écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation concernant la récente condamantion de neuf militants démocrates au Vietnam pour « propagande contre l’Etat ».
Nguyen Xuan Nghia a été condamné, le 9 octobre, à six ans d’emprisonnement et quatre ans de détention probatoire, pendant que Nguyen Van Tinh, Nguyen Kim Nhan, Nguyen Van Tuc, Ngo Quynh et Nguyen Manh Son l’étaient le même jour à des peines s’étalant de deux à quatre années de prison et de deux à trois années de détention probatoire. Ces sentences ont été prononcées à l’issue de deux jours de procès à Haiphong et se fondent sur les dispositions vagues du Code Pénal sur la « sécurité nationale ». Ces six militants ont été inculpés de « propagande contre la République Socialiste du Vietnam » article 88 du Code Pénal).
Ces condamnations n’interviennent que quelques jours après celle de trois autres militants démocrates à de trois à quatre ans d’emprisonnement et de trois à quatre ans de détention probatoire pour le même chef d’accusation : Tran Duc Thach, Vu Van Hung et Pham Van Troi sont actuellement en prison.
Tous ont été condamnés pour avoir critiqué les politiques du Vietnam, notamment celles concernant la Chine. Arrêtés en septembre 2008 pour avoir manifesté pacifiquement contre les revendications territoriales de la Chine sur les Îles Spratley et Paracel et appelé aux droits de l’Homme et à la démocratie multi-parti, cinq d’entre eux ont été déclaré victimes de détention arbitraire par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire.
Nous pensons qu’assumer la présidence de l’ASEAN en 2010 présentera pour la République Socialiste du Vietnam l’occasion de démontrer son engagement à respecter les normes internationales en matière de droits de l’Homme en révisant son Code Pénal. Nous vous demondons donc respectueusement de reconsidérer votre position sur les propositions de réforme du Code Pénal vietnamien faites par le Groupe de travail sur la détention arbitraire et les autres mécanismes de l’ONU, et d’abroger ou réviser la législation sur la « sécurité nationale » ainsi que les autres dispositions qui contreviennent au droit à la liberté d’expression et qui sont invoqués pour détenir les dissidents et les défenseurs des droits de l’Homme.
En outre, nous vous pressons de vous assurer que les neuf militants non-violents récemment condamnés soient immédiatement et inconditionnellement libérés.
Présidente de la FIDH
Vo Van Ai
Président du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme
(Traduction par le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme)