PARIS, 24 décembre 2007 (BIIB) – S’exprimant depuis le Monastère Zen Thanh Minh à Saigon où il est assigné à résidence, l’éminent dissident et deuxième dignitaire de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, arbitrairement interdite depuis 1981) Thich Quang Do a donné une interview à la chaîne de télévision Al Jazeera sur la situation au Vietnam. C’est la première fois depuis 25 ans qu’il est en détention que Thich Quang Do, âgé de 80 ans, est ainsi filmé par une télévision.
Al Jazeera a diffusé l’interview avec une vidéo envoyée clandestinement du Vietnam au Bureau International d’Information Bouddhiste à Paris, dans laquelle Thich Quang Do lance un appel pour la démocratie au Vietnam. Dans un article publié sur son site internet, Al Jazeera indique que les déclarations de Thich Quang Do révèlent « une répression politique et une misère qui ne figurent pas dans les luxueuses brochures touristiques visant à attirer les visiteurs au Vietnam ». L’article reproduit des extraits des paroles de Thich Quang Do :
« Dans le Vietnam d’aujourd’hui, nous ne sommes pas libres. Nous sommes prisonniers de notre propre pays… Prisonniers d’un régime qui décide de qui a le droit de parler et de qui doit se taire…
« J’ai été continuellement réprimé depuis 1975 par le régime communiste. En ce qui me concerne, je ne crains rien, rien, car je lutte pour une cause juste. Pour la vérité…
« Aujourd’hui, nous n’avons pas de partis d’opposition, pas de presse libre, pas de syndicats libres, pas de société civile. Toutes les religions indépendantes sont interdites… Tous les citoyens qui appellent à des réformes politiques, à la démocratie ou aux droits de l’Homme risquent d’être immédiatement arrêtés. Seule l’économie va un peu mieux. Mais politiquement parlant, rien ne change. Si vous vous allez à la campagne, à 20 kilomètres de Saigon, vous verrez. Les paysans sont très, très misérables…
« Nous devons avoir le pluralisme, le droit d’avoir des élections libres et de choisir notre système politique… de jouir des libertés démocratiques. En somme, le droit de forger notre propre avenir, de forger la destinée de notre nation. Durant les 32 dernières années, nous en avons toujours appelé au reste du monde. Et nous espérons comme vous… que vous, les étrangers, entendrez nos appels ».
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