HANOI, 11 février 2005 (AFP) – Un dissident religieux vietnamien, Thich Quang Do, 76 ans, numéro deux de l’Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV, interdite), a lancé un appel aux responsables et intellectuels du pays en faveur de la démocratie, a indiqué vendredi dans un communiqué le Bureau international d’information bouddhiste (IBIB).
L’IBIB, basée à Paris, publie la lettre ouverte dans laquelle le patriarche invite “les personnalités vietnamiennes, écrivains, artistes et compatriotes chez eux et à l’étranger (…) à se rallier à un effort commun pour la démocratie au Vietnam”.
Thich Quang Do, qui a passé le plus clair de son temps en prison ou en résidence surveillée depuis 1981 -et sans discontinuer depuis octobre 2003- demande aux forces du pays “d’ouvrir la voie à la démocratie et au pluralisme, qui apporteront une véritable stabilité, le développement et le bien-être du peuple vietnamien”.
Le Vietnam est régulièrement critiqué par la communauté internationale pour ses atteintes à la liberté religieuse et sa répression de toute forme de contestation.
Hanoi a libéré plusieurs prisonniers politiques avant le nouvel an traditionnel, dont les célébrations ont débuté mardi. Plusieurs organisations ont cependant relevé qu’ils continueraient d’être très étroitement surveillés.
Do estime que ceux qui “se préoccupent réellement de l’avenir du pays sont acculés, attendant que la colère du peuple explose comme une rivière qui sort de son lit”.
L’EBUV a été interdite en 1981 après voir refusé de se soumettre à la tutelle du Parti communiste vietnamien (PCV, au pouvoir).
Estimant que l’église ne faisait pas de politique, le moine a en revanche estimé qu’elle “pouvait et devait soutenir les efforts sincères pour défendre la nation”. “L’EBUV soutiendra toutes les initiatives pertinentes et non-violentes lancées par les démocrates vietnamiens, dissidents et défenseurs des droits de l’homme de toutes obédiences”, a-t-il ajouté.
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