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13ème session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU : Le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme dénonce le double langage, l’écrasement de toute expression libre et les procès iniques contre les dissidents au Vietnam

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GENEVE, 16 mars 2010 (COMITE VIETNAM) – S’exprimant au nom du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme et d’Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, M. Vo Tran Nhat a dénoncé aujourd’hui devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU le double langage du gouvernement de Hanoi et les violations systématiques des droits de l’Homme, dont découle un véritable « climat de peur » au Vietnam.

La volonté affichée de garantir les droits fondamentaux et la coopération avec l’ONU dont se targue le régime vietnamien ne sont en effet que poudre aux yeux puisqu’il continue d’une part à écraser toute expression libre au Vietnam, à se doter d’un arsenal législatif totalitaire et, d’autre part, à ignorer ou rejeter tous les avis, conseils et recommandations concrètes des Nations Unies, et refuser l’entrée sur son territoire des mécanismes essentiels de l’ONU comme les Rapporteurs spéciaux sur la liberté d’expression, la liberté religieuse, la torture, les défenseurs des droits de l’Homme, ou le Groupe de travail sur la détention arbitraire.

M. Vo Tran a invité le Conseil des Droits de l’Homme à se saisir au plus vite du dossier vietnamien.

Texte de l’intervention du Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme et d’Agir pour les Droits de l’Homme :

« Monsieur le Président,

Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme et son partenaire le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme sont très préoccupés par les discours trompeurs que le Vietnam a tenus dans cette enceinte sur sa situation des droits humains, et plus encore par la répression brutale de toute forme d’expression libre au Vietnam et le climat de peur qui en découle.

Le gouvernement vietnamien s’est soumis à son Examen Périodique Universel, en dépit de son mépris pour le respect des droits fondamentaux de ses citoyens et de son rejet de toutes les recommandations visant à garantir concrètement les droits de l’Homme.

Le Vietnam maintient ainsi sa législation violant la liberté d’expression, la liberté de manifester pacifiquement, la liberté d’association ou la liberté religieuse, au nom des notions fourre-tout de « sécurité nationale » et d’ordre public. Tout dissident peut être placé pour deux ans en détention administrative ou en hôpital psychiatrique de par l’Ordonnance 44. Tout défenseur des droits de l’Homme peut être emprisonné pour « abus des libertés démocratiques pour nuire aux intérêts de l’Etat » ou « propagande contre l’Etat ». Tout journaliste trop curieux peut être limogé, condamné à de lourdes sanctions financières ou emprisonné.

Malgré la « coopération » avec les Nations Unies dont le Vietnam se prévaut, celui-ci refuse toujours d’inviter les Rapporteurs spéciaux sur la liberté d’expression, la liberté religieuse, la torture, ou encore le Groupe de travail sur la détention arbitraire malgré les demandes répétées de la communauté internationale.

En outre, à peine deux semaines après son Examen Périodique Universel, le Vietnam condamnait cyniquement et iniquement à de lourdes peines de prison neuf militants pro-démocratie (Nguyen Xuan Nghia, Nguyen Van Tuc, Nguyen Manh Son, Nguyen Van Tinh, Ngo Quynh, Nguyen Kim Nhan, Vu Van Hung, Tran Duc Thach et Phan Van Troi) qui venaient d’être adoptés par le Groupe de travail sur la détention arbitraire (avis 1/2009, mai 2009).

Le 28 décembre 2009 et le 20 janvier 2010, sous prétexte d’» activités visant à renverser le gouvernement », le Vietnam a condamné 5 dissidents de 5 à 16 ans de prison pour leur engagement en faveur de la démocratie et des droits de l’Homme (Tran Huynh Duy Thuc (16 ans), Nguyen Tien Trung (7 ans), Tran Anh Kim (5 ans et demi), Le Cong Dinh (5 ans) et Le Thang Long (5 ans).

Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme et le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme rappellent au Conseil que le chef de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, arbitrairement interdite en 1981) et célèbre dissident Thich Quang Do est toujours détenu sans aucune charge dans sa pagode à Saigon (Ho Chi Minh Ville) et ce depuis plus de 28 ans.

Par ce double langage, le gouvernement vietnamien défie la communauté internationale, mais surtout il fait constamment et consciemment reculer l’espoir de voir les droits de l’Homme et les libertés démocratiques effectivement respectées dans son pays. Il est urgent que le Conseil se saisisse de la question et travaille à mettre fin à une situation dont les citoyens vietnamiens sont les premières victimes.

Monsieur le Président, je vous remercie »

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