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Déclaration de Vo Van Ai pour la Conférence de presse au Congrès américain : Les défenseurs vietnamiens des droits de l’Homme sont inquiets de la relégation des droits de l’Homme en Chine par la Secrétaire d’Etat Clinton

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PARIS, 26 février 2009 (COMITE VIETNAM POUR LA DEFENSE DES DROITS DEL’HOMME / QUE ME) – M. Vo Van Ai, Président de Quê Me : Action pour la Démocratie au Vietnam, a envoyé la déclaration suivante à la Conférence de presse qui doit se tenir aujourdh’ui au Congrès américain sur le thème « Alerte sur l’abandon des droits de l’Homme en Chine par la Secrétaire d’Etat Clinton » (Canon House Office Building Terrace, Washington D.C., 11h00, 26 février 2009).

Je voudrais exprimer ma solidarité avec les dissidents chinois Wei Jingsheng, Harry Wu, Bob Fu, le leader ouïghour Rebiya Kadeer et Sharon Hom réunis à cette conférence de presse aujourdhui sur le thème : « Alerte sur l’abandon des droits de l’Homme en Chine par la Secrétaire d’Etat Clinton ». Je remercie chaudement les membres du Congrès Chris Smith, Frank Wolf, Mike Pence et Joe Pitts de permettre à ces voix essentielles pour les droits de l’Homme en Chine d’être entendues au Congrès américain sur un point crucial des relations sino-américaines.

Les défenseurs des droits de l’Homme, les militants de la cause démocratiques, les dissidents religieux et politiques du Vietnam partagent l’inquiétude suscitée par les récentes déclarations de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, lors de son voyage en Chine, selon lesquelles les Etats-Unis coninueraient à faire pression sur la Chine sur les questions comme le Tibet, Taiwan et les droits de l’Homme, mais que cette « pression ne peut interférer avec la crise économique globale, la crise globale du changement climatique, ni la crise de la sécurité ».

La position de la Secrétaire d’Etat Clinton jette un inquiétant voile sur les espoirs soulevés par la promesse du Président Obama, dans son discours inaugural, du soutien des Etats-Unis à « chaque homme, femme et enfant en quête d’un avenir de paix et de dignité ». Les hommes et les femmes ordinaires au Tibet, au Xinjiang, en Chine, au Vietnam, en Birmanie, au Laos et en Corée du Nord recherchent un tel avenir et s’efforcent de l’atteindre par des voies pacifiques. Mais en retour, ils n’ont que la détention, la torture, la violence et les discriminations.

Nous comprenons que les problèmes de l’aide, du commerce et des relations étrangères soient complexes. Nul ne nie l’urgence des menaces dues à la crise de l’économie et celles sur l’environnement, et à la sécurité qui secouent le monde d’aujourd’hui. Mais une politique étrangère doit être globale. En séparant les droits de l’Homme de ces questions, la Secrétaire d’Etat Clinton relègue les droits de l’Homme et brise les espoirs et les aspirations de tous ceux qui souffrent sous la loi chinoise.

En outre, les remarques de la Secrétaire d’Etat Clinton ont de lourdes implications pour les militants des droits de l’Homme au Vietnam. Le régime de Hanoi est un vassal de celui de Pékin. Après deux millénaires de suzeraineté chinoise et 60 ans de relations d’amitié/inimitié sous la loi communiste, les dirigeants de Hanoi continuent de singer les politiques du voisin du nord. Ils partagent avec la Chine son concept de « non-ingérence » dans le domaine des droits de l’Homme et sont ravis lorsque le Ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi réplique par ce concept à la Secrétaire d’Etat Clinton. En fait, si les Etats-Unis relèguent au second plan les droits de l’Homme en Chine, cela laissera les mains libres aux dirigeants de Hanoi pour violer les droits de leurs citoyens au Vietnam.

Dans le Vietnam d’aujourd’hui, toutes les voix dissidentes sont réprimées. Durant une récente campagne de répression contre des manifestations pacifiques, des dizaines de cyber-dissidents, journalistes, syndicalistes et dignitaires religieux ont été arrêtés. Le bonze bouddhiste Thich Quang Do, dignitaire de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (interdite) proposé pour le Prix Nobel de la Paix 2009, est entré dans sa 27ème année de détention pour s’être fait l’avocat non-violent des droits de l’Homme, de la démocratie et de la liberté religieuse.

Aujourd’hui, je me joins à vous pour presser l’administration américaine de maintenir la pression en vue de progrès dans le domaine des droits de l’Homme comme un élément essentiel de sa politique étrangère. J’en appelle également à tous les défenseurs asiatiques des droits de l’Homme pour se tenir ensemble dans le mouvement non-violent pour la liberté, les droits de l’Homme, la démocratie et l’Etat de droit en Asie.

Vo Van Ai
Président, Quê Me : Action pour le Démocratie au Vietnam

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