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La Police de Ho Chi Minh Ville interdit aux bonzes de l’EBUV de recevoir des étrangers pendant le Sommet de l’APC – Suspectée de vouloir rencontrer le Président George W. Bush, la nonne bouddhiste Thich Nu Dam Thoa est arrêtée à Hanoi

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PARIS, 19 novembre 2006 (BIIB) – Le Bureau International d’Information Bouddhiste (BIIB) a reçu des informations urgentes du Vénérable Thich Vien Dinh, Vice-Président et Secrétaire Général de « Vien Hoa Dao », l’Institut Exécutif de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, interdite depuis 1981), et Bonze Supérieur de la Pagode Giac Hoa, une des principales pagodes de Ho Chi Minh Ville (Saigon), où plus de 50 bonzes et novices résident. Thich Vien Dinh a révélé au BIIB qu’il avait été convoqué par le Lieutenant-Colonel Pham Minh Tuan, Directeur de la Sécurité du 7ème arrondissement de Ho Chi Minh Ville, pour une « session de travail », c’est-à-dire un interrogatoire, au poste de police, aujourd’hui 19 novembre 2006. La session a commencé à 15h00 (heure locale) et a duré 2 heures.

La Sécurité surveille en permanence la Pagode Giac Hoa, à Ho Chi Minh Ville
Thich Vien Dinh a rapporté au Directeur du BIIB Vo Van Ai que les policiers avaient strictement interdit à tous les bonzes de la Pagode Giac Hoa de parler aux représentants des médias et aux diplomates étrangers pendant tout le Sommet de l’APC, les 19, 20 et 21 novembre. Tout bonze qui violerait cet ordre serait sévèrement puni, a averti le Lieutenant-Colonel Tuan. Il a également ordonné l’expulsion immédiate de deux bonzes de l’EBUV de la Pagode Giac Hoa : Thich Thien Minh et Thich Chon Tam.

Thich Thien Minh et Thich Chon Tam sont tous deux venus à la Pagode Giac Hoa du fait des harcèlements constants de la police et de la répression. Thich Thien Minh, qui a été libéré lors d’une amnistie gouvernementale en février 2005, après 26 ans de détention arbitraire en camp de rééducation pour son soutien à l’EBUV, n’a reçu après sa libération ni carte d’identité, ni le permis de résidence (ho khau) obligatoire, et se trouve donc dans la situation d’un citoyen illégal, privé de ses droits. Les autorités ont refusé qu’il retourne à la Pagode Vinh Binh, qu’elles lui avaient confisquée en 1979, dans la province méridionale de Bac Lieu, et l’ont obligé à aller vivre chez son frère. Thich Thien Minh a fait des demandes répétées pour pouvoir construire lui-même un petit édifice où il pourrait mener sa vie monastique, mais les autorités ont systématiquement refusé.

Thich Chon Tam, Bonze Supérieur de la Pagode Tay Hue, dans la ville de Chau Doc, dans la province de An Giang, a subi des harcèlements répétés depuis qu’il a fondé un Comité représentatif de l’EBUV dans sa province. Le 3 octobre 2006, il a été expulsé de force de la Pagode Tay Hue et remplacé par un bonze de l’Eglise d’Etat, l’Eglise Bouddhique du Vietnam (EBV). Sans domicile, il a trouvé refuge à la Pagode Giac Hoa. Thich Thien Minh et Thich Chon Tam ont tous deux informé la police qu’ils resteraient là et ont déposé des demandes pour des permis de résidence temporaires.

l La nonne bouddhiste Thich Nu Dam Thoa a été arrêtée à Hanoi, le 14 novembre 2006, et est actuellement détenue dans un « camp pour cas sociaux » à Bac Giang, dans le nord du Vietnam. Elle est accusée de se trouver sur une liste de personnes qui auraient cherché à rencontrer le Président américain George W. Bush pendant le Sommet de l’APEC.

Thich Nu Dam Thoa (35 ans, nom séculier Ly Thi Ha) est membre de l’EBV, l’Eglise d’Etat, mais a été expulsée de la Pagode Tan Lieu, dans le district de Yen Dung, dans la province de Bac Giang, après que les autorités eurent confisqué la pagode sans compensation, il y a deux ans. Elle est alors allée rejoindre les milliers de « victimes d’injustices » (dan oan) qui manifestent quotidiennement dans le Parc Mai Xuan Thuong, à Hanoi, pour exprimer leurs doléances. « Lorsque le gouvernement a dit que le Sommet de l’APC allait se tenir [au Vietnam] et que toutes les « victimes d’injustices » devraient quitter les rues et ne pas manifester pendant le Sommet, nous étions tous heureux pour l’honneur qu’on faisait à notre pays. Mais ils n’ont pas respecté leurs promesses. Le 14 novembre, lorsque je suis allée rendre visite à un ami bouddhiste à Hanoi, ils m’ont arrêtée sans motif ni charge ». Le 16 novembre, elle a réussi à sortir une lettre de protestation du camp dans laquelle elle appelait « le Président George W. Bush et le Vénérable Thich Quang Do à me sauver et à m’aider à arracher le masque du régime communiste et dévoiler au monde son vrai visage — celui de la tromperie, de la répression et des violations des droits de l’Homme, dont moi, la nonne bouddhiste Thich Nu Dam Thoa, je suis victime… »

Dans sa lettre, Thich Nu Dam Thoa décrit la misère des « victimes d’injustices », les fermiers et paysans sans terre qui se rassemblent chaque jour dans le Parc Mai Xuan Thuong, à Hanoi : « Parce que j’avais confiance dans les lois et la justice de la République Socialiste du Vietnam, je suis venue à Hanoi, il y a deux ans, pour faire valoir mes droits. Comme moi, les « victimes d’injustices » sont tous très pauvres. Nous n’avons pas d’argent, aucun bien. Chaque jour, année après année, nous nous rassemblons devant les sièges du Parti Communiste, du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale pour demander de l’aide. Nos dirigeants disent : « l’Etat communiste est un million de fois plus démocratique que les pays capitalistes ». Mais en réalité, ils trompent leurs propres citoyens et la communauté internationale également. Selon leurs lois, nos griefs devraient être traités en 30 ou 45 jours. Mais depuis des mois, des années même, ils ne se sont même pas donné la peine de lire nos doléances… »

La Sécurité surveille en permanence la Pagode Giac Hoa, à Ho Chi Minh Ville
l M. Vo Van Ai, Directeur du Bureau International d’Information Bouddhiste, a condamné très fermement l’hypocrisie du régime communiste vietnamien qui parade au Sommet de l’APEC avec ses prouesses économiques tout en étouffant la voix de ses citoyens. « Si le développement du Vietnam est un succès, pourquoi les autorités ont si peur que leur peuple parle aux médias et aux diplomates étrangers ? » a-t-il demandé.

« La prospérité ne peut pousser sur le terreau de la persécution » a dit Vo Van Ai. « Les forces religieuses, en particulier l’EBUV, le plus vaste mouvement de la société civile du Vietnam, possèdent un immense potentiel pour contribuer au développement du Vietnam. En réprimant le Bouddhisme, le Vietnam détruit ce potentiel et menace le développement durable des générations à venir. J’espère sincèrement que le Président George W. Bush et tous les autres dirigeants participant au Sommet de l’APEC seront informés des politiques répressives mises en place pendant leur séjour et qu’ils les dénonceront publiquement avant de quitter le Vietnam ».

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