PARIS, 28 mai 2008 (BIIB) – Selon un appel urgent de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, arbitrairement interdite depuis 1981) reçu par le Bureau International d’Information Bouddhiste (BIIB), la Sécurité vietnamienne a intensifié ses actes de harcèlement et d’intimidation contre les bonzes de l’EBUV dans la province de Lam Dong.
Le mardi 27 mai 2008, la Sécurité a ainsi encerclé la Pagode Su Tu Hong, dans le district de Duc Trong, dont le bonze de l’EBUV Thich Tam Man est Bonze Supérieur. Les policiers ont interrompu les prières matinales à grands coups sur la porte de la pagode et de cris, et ont tenté de forcer l’entrée. Thich Tam Man, Vice-Président du Comité provincial de l’EBUV de la province de Lam Dong, a été obligé de mettre fin aux prières pour venir à la porte. Les policiers se sont immédiatement saisi de sa personne, l’ont jeté dans un véhicule de police pour l’amener au poste de police. Il y a été l’objet d’un interrogatoire particulièrement agressif qui a duré toute la journée. Aucun repas ne lui a été servi. Ramené à sa pagode le soir, il a été convoqué pour un nouvel interrogatoire aujourd’hui (mercredi 28 mai 2008). L’EBUV rapporte que la Sécurité vietnamienne emploie massivement les harcèlements, les actes d’intimidation et la pression psychologique pour terroriser et démoraliser Thich Tam Man, et le faire quitter l’EBUV.
Soumis à des interrogatoires intensifs similaires, le Vénérable Thich Nhu Tan, Président du Comité provincial de l’EBUV de Lam Dong, a dû être hospitalisé à Saigon (Ho Chi Minh Ville) ce lundi (26 mai 2008). Il souffre d’épuisement. Durant les trois dernières semaines, depuis le 5 mai, Thich Nhu Tan subit interrogatoire quotidien sur interrogatoire quotidien où les policiers le prive de nourriture. Pour protester, Thich Nhu Tan a fait vœu de silence le 9 mai 2008, refusant de répondre aux nouvelles questions. Il est toutefois forcé d’assister aux interrogatoires au quartier général de la police. La Sécurité cherche à lui faire signer une déclaration où il renoncerait à son appartenance à l’EBUV.
En outre, le Bureau International d’Information Bouddhsite est toujours extrêmement préoccupé par le cas du bonze de l’EBUV Thich Tri Khai, Bonze Supérieur de la Pagode Giac Hai (district de Don Duong, province de Lam Dong), dont on est sans nouvelle depuis sa disparition il y a trois semaines. Après l’effraction et la saisie de la Pagode Giac Hai par la Sécurité vietnamienne pour les célébrations d’Etat du Vesak (29 avril 2008), Thich Tri Khai a été enfermé dans une des chambres de la pagode, puis a disparu sans laisser de trace, le 7 mai 2008. La Sécurité avait dit à Thich Nhu Tan, durant un interrogatoire, que Thich Tri Khai était allé à Saigon pour suivre un traitement médical. Il n’a plus été vu depuis. Son téléphone portable a été coupé et toutes les tentatives de ses coréligionnaires de l’EBUV, de sa famille et de ses amis pour savoir ce qu’il était devenu se sont révélées infructueuses.