Home / Actualités / Le leader bouddhiste Thich Quang Do envoie à Sa Sainteté le Dalai Lama et au peuple du Tibet un Message de Solidarité

Le leader bouddhiste Thich Quang Do envoie à Sa Sainteté le Dalai Lama et au peuple du Tibet un Message de Solidarité

Download PDF

PARIS, 16 février 2012 (BIIB) – A la suite de la vague d’immolations de Tibétains demandant la liberté religieuse et de la répression brutale contre ces protestations par les autorités chinoises, le Très Vénérable Thich Quang Do, Patriarche Suprême de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, arbitrairement interdite en 1981), a écrit à Sa Sainteté le Dalai Lama pour exprimer le soutien de l’EBUV au combat du peuple tibétain pour la liberté. La lettre, en date du 11 février 2012, a été envoyée clandestinement au Bureau International d’Information Bouddhiste (BIIB) depuis le Monastère Zen Thanh Minh à Saigon, où Thich Quang Do est en résidence surveillée. Dans sa lettre, qui a été transmise par le BIIB au Dalai Lama à Dharamsala, Thich Quang Do écrit :

« Je vous écris pour exprimer la profonde douleur de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam concernant la récente vague d’immolations de bonzes, nonnes et laïcs bouddhistes appelant à la liberté religieuse et au retour de Votre Sainteté sur la terre sacrée du Tibet. J’ai appris que 21 personnes s’étaient immolées depuis un an, et cinq pour la seule semaine passée. Ces gestes tragiques n’ont pas seulement eu lieu dans la région du Tibet proprement dite mais également dans des régions des provinces chinoises du Qinghai et du Sichuan, où de nombreux Tibétains vivent.

« Au lieu de rechercher la cause de ces gestes de protestation, le gouvernement chinois a réprimé avec une brutalité intolérable. De vastes régions ont été fermées, les médias soumis au black-out, et la police a abattu au moins six Tibétains dans la région de Kham dans la province du Sichuan. En dépit de cette répression sans merci, des milliers de Tibétains continuent de défier les autorités en organisant des veillées à la lueur des bougies, des grèves de la faim, des marches et des manifestations pacifiques avec des bannières appelant au « Tibet Libre » et à la libération de tous les prisonniers politiques tibétains.

« Je suis particulièrement touché par les mots du Lama Sobha, qui s’est immolé le 8 janvier 2012 dans son monastère à Golog, dans la région tibétaine d’Amdo, dans la province de Qinghai. Dans un émouvant enregistrement audio fait avant son immolation, il appelait les Tibétains à s’unir pour protéger la culture, la religion et la langue tibétaines, et expliquait les raisons de son immolation : « J’abandonne mon corps comme une offrande pour chasser les ténèbres et libérer tous les êtres de la souffrance ».

« Nous, les Bouddhistes du Vietnam, partageons cette vision avec les Bouddhsites du Tibet. L’immolation est un geste tragique et extrême, un geste qui devrait être évité à tout prix. Mais il y a des moments où ce geste ultime, celui d’offrir son corps comme torche de la Compassion pour dissiper les ténèbres et l’ignorance, est le seul recours possible.

« Au point culminant de la guerre du Vietnam en 1963, le Bodhisattva Thich Quang Duc s’est immolé à Saigon pour en appeler à la réconciliation et à la paix. Son geste, filmé par la presse internationale, a secoué la conscience du monde. Depuis que le Vietnam est tombé sous le joug communiste en 1975, 22 bonzes, nonnes et laïcs bouddhistes se sont immolés pour en appeler à la liberté religieuse au Vietnam, y compris les douze bonzes et nonnes à la Pagode Duoc Su à Can Tho, le 2 novembre 1975. Du fait de la censure impitoyable du régime communiste, aucun journaliste étranger n’était présent pour rapporter ces événements. Leur sacrifice a été réduit au silence.

« C’est par conséquent avec un profond sentiment de communion et de compréhension, mais aussi de peine et de chagrin infinis, que j’ai pris connaissance de l’immolation de tant de jeunes bonzes et nonnes bouddhistes au Tibet, et de l’escalade de la violence à laquelle recourt le régime communiste chinois pour empêcher le monde d’entendre leurs cris tragiques. Cette situation est un défi pour toute l’humanité. J’en appelle aux dirigeants du monde d’agir au plus vite, d’exiger la fin de la violence et une enqête internationale et indépendante sur ces cas d’immolation.

« Au nom de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV), je prie pour tous ceux qui ont sacrifié leur vie et pour tous ceux qui souffrent de la répression de ces protestations pacifiques. Je soutiens pleinement le combat courageux du peuple tibétain pour sa survie et partage vos aspirations pour le droit à la liberté et à la vie. Votre souffrance est notre souffrance. Votre combat est notre combat. Les Bouddhistes du Vietnam se tiennent derrière vous dans ce mouvement non-violent pour la liberté religieuse et les droits de l’Homme, car sans les droits de l’Homme, les êtres humains ne pourront jamais exister pleinement et librement.

« L’EBUV n’oubliera jamais les nombreux appels faits par Votre Sainteté durant les années 1990 pour obtenir ma libération des prisons communistes. Ce n’est que lorsque j’ai été amnistié en 1998 que j’ai appris, par la bouche du porte-parole de l’EBUV à Paris, Vo Van Ai, vos interventions humaines et cruciales. Aujourd’hui, je suis toujours en résidence surveillée au Monastère Zen Thanh Minh, après presque trois décennies de détention sous diverses formes. Je suis toutefois toujours avec vous par l’esprit. Vous êtes toujours dans mes prières et j’espère de tout mon cœur et de toutes mes forces que vous réussirez à guider le peuple tibétain en ces temps difficiles ».

A vous dans le Dharma,
Cinquième Patriarche Suprême
Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam
(signature et sceau)
Sramana THICH QUANG DO

This post is also available in: Anglais Vietnamien

Check Also

Le VCHR et la FIDH soumettent leur rapport conjoint à l’ONU pour l’Examen Périodique Universel du Vietnam

PARIS, 11 octobre 2023 (VCHR) – Le 11 octobre 2023, le Comité Vietnam pour la …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *