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Le Patriarche de l’EBUV Thich Huyen Quang demande la liberté de circulation pour Thich Quang Do et la levée des ordres “verbaux” d’assignation à résidence

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Le Très Vénérable Thich Huyen Quang, 86 ans, éminent dissident et quatrième Patriarche Suprême de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, interdite arbitrairement depuis 1981), a envoyé une “Lettre Ouverte” aux dirigeants vietnamiens dénonçant les récents harcèlements contre les bonzes de l’EBUV et condamnant sa détention illégale et infondée ainsi que celle du deuxième dignitaire de l’EBUV, le Vénérable Thich Quang Do. La “Lettre Ouverte”, en date du 21 février 2005, intervient quelques jours seulement après la déclaration du porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Le Dzung (18 février 2005) selon laquelle Thich Huyen Quang et Thich Quang Do “mèneraient leur vie et pratiqueraient leur religion en toute normalité” dans leurs monastères respectifs, et que les rapports faisant état de harcèlements sont des “informations fabriquées par le soi-disant Bureau International d’Information Bouddhiste”.

Cette “Lettre Ouverte”, la première que Thich Huyen Quang envoie au gouvernement depuis qu’il a été assigné à résidence en octobre 2003, a été envoyée clandestinement depuis le Monastère Nguyen Thieu, dans la province de Binh Dinh (centre du Vietnam), par le biais du Bureau International d’Information Bouddhiste à Paris. Elle est adressée au Secrétaire général du Parti Communiste du Vietnam Nong Duc Manh, au Président de la République Socialiste du Vietnam Tran Duc Luong, au Premier Ministre Phan Van Khai et au Président de l’Assemblée Nationale Nguyen Van An.

Dans sa lettre, Thich Huyen Quang rappelle les attentes soulevées par sa rencontre historique avec le Premier Ministre Phan Van Khai, au mois d’avril 2003. “Chacun a véritablement espéré qu’il s’agissait là d’un signe que le Parti Communiste et l’Etat avaient vraiment changé leur politique de répression et de discrimination contre l’EBUV. Je partageais moi-même ce sentiment de joie et d’espoir”, écrit-il.

Cependant, six mois plus tard, le 9 octobre 2003, le gouvernement lançait une brutale campagne de répression, arrêtant 11 membres de l’équipe nouvellement désignée de l’EBUV, dont Thich Huyen Quang et Thich Quang Do. “Après cela mes doutes sont devenus une amère déception. J’ai clairement vu que le gouvernement continuait la même et immuable politique religieuse envers l’EBUV et moi-même, celle qu’il a suivie depuis la lutte pour l’indépendance contre les Français, quand ils m’ont arrêté dans la 5ème Interzone. Aujourd’hui, dans la République Socialiste du Vietnam, je reste aux arrêts et leur politique reste inchangée”.

Le Patriarche Thich Huyen Quang condamne les séries de récents harcèlements contre le Vénérable Thich Quang Do et les autres dignitaires de l’EBUV, en particulier l’interdiction qu’il leur a été faite de se rendre dans la province de Binh Dinh pour lui rendre visite, au mois de novembre 2004, lorsqu’il était gravement malade, et plus récemment, au mois de février 2005, lorsqu’ils voulaient lui présenter les vœux pour la Nouvelle Année Lunaire (Tet). La Sécurité s’étaient alors rendue dans toutes les pagodes de l’EBUV de Saigon pour menacer les bonzes qui voudraient effectuer le voyage, a-t-il rappelé. Ces harcèlements sont particulièrement choquants au moment où “le Parti Communiste et l’Etat autorise une délégation de plusieurs centaines de Bouddhistes d’une secte basée à l’étranger à visiter le Vietnam avec pleine liberté de mouvement et de parole. Et pourtant, ils empêchent les bonzes bouddhistes qui vivent au Vietnam… de voyager et de répandre les enseignements bouddhiques”.

En outre, Thich Huyen Quang presse le Vietnam de clarifier d’urgence la situation légale de Thich Quang Do et la sienne propre. Accusés de “possession de secrets d’Etat” et placés en résidence surveillée pour “enquête” par un ordre verbal des autorités locales, les deux hommes sont détenus depuis plus de 12 mois, bien au-delà du délai légal pour une enquête. Si le gouvernement possède des preuves contre eux, indique Thich Huyen Quang, il devrait organiser un procès. “Si nous sommes reconnus coupables après un procès équitable, alors nous accepterons la sentence de la cour. Mais si le gouvernement n’a aucune preuve de notre culpabilité, l’Etat doit nous laver immédiatement de ces charges fallacieuses et nous rendre notre pleine liberté et nos droits. Nous ne pouvons continuer à vivre comme des prisonniers dans le Monastère Zen Thanh Minh et le Monastère Nguyen Thieu, détenus sous contrôle et surveillance stricts, comme nous le faisons depuis plus d’un an…” (voir texte complet plus bas)

Texte intégral de la “Lettre Ouverte” en anglais
Texte intégral de la “Lettre Ouverte” en vietnamien
Texte intégral de la “Lettre Ouverte” en français à venir

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