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Le porte-parole de l’EBUV Vo Van Ai salue le Rapport américain sur la Liberté Religieuse Internationale et appelle à des actions plus fortes pour promouvoir la liberté de religion au Vietnam

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PARIS, 19 novembre 2010 (BIIB) – M. Vo Van Ai, porte-parole international de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV), a salué le Rapport Annuel sur la Liberté Religieuse Internationale du Département d’Etat américain, rendu public par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton mercredi.

Louant le chapitre de 26 pages du Rapport sur les violations de la liberté religieuse au Vietnam, il a pressé les Etats-Unis de prendre des mesures plus fortes pour promouvoir la liberté de religion et de croyance dans ce pays. Il s’est également félicité des recommandations faites par la Commission américaine sur la Liberté Religieuse Internationale (USCIRF), de remettre le Vietnam sur la liste des « Pays Particulièrement Préoccupants » (CPC, « Country of Particular Concern ») du fait de ses violations de la liberté de religion et de croyance. Cette Commission est un organe indépendant chargé de faire des recommandations pour la politique américaine concernant la liberté religieuse. Le Vietnam, qui était sur la liste CPC en 2004 et 2005, en avait été retiré par le Président Bush en 2006 en préparation de l’entrée du Vietnam dans l’Organisation Mondiale du Commerce (1). L’administration Obama devrait rendre public sa liste CPC au début de l’année 2011.

« La liberté religieuse est fondamentale partout », a dit Vo Van Ai. « Mais elle est particulièrement importante dans Etat autoritaire à Parti unique comme le Vietnam, où l’interdiction de tout parti d’opposition, de toute ONG indépendante et de toute forme de pensée alternative a créé un vide idéologique. Aujourd’hui, les forces religieuses indépendantes sont la seule survivance de la société civile. En tant que telle, elles sont la cible d’une écrasante répression par le régime vietnamien ».

En ce qui concerne l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam, qui n’est pas reconnue par le gouvernement communiste vietnamien en dépit de sa tradition vieille de 2000 ans et de son implantation massive au sein de la population, M. Vo Van Ai a fait remarquer que la situation était bien plus sérieuse que ce que le rapport du Département d’Etat laissait paraître. Par exemple, le Patriarche Suprême de l’EBUV Thich Quang Do ne s’est jamais « rendu sans difficulté à la Pagode Quoc An à Hue et délivré un sermon à environ 700 fidèles » durant les festivités du Vesak (Naissance du Bouddha), comme l’affirme le rapport américain. Au contraire, le Patriarche Thich Quang Do, qui reste assigné à résidence dans le Monastère Zen Thanh Minh à Saigon, n’est plus autorisé à prêcher en public depuis 1975, y compris dans son propre monastère.

Dans une récente interview pour la Radio Free Asia, le 15 novembre 2010, Thich Quang Do a comparé sa situation avec celle de la chef de file du mouvement birman pour la démocratie Aung San Suu Kyi, libérée le 13 novembre dernier : « Daw Aung San Suu Kyi a été arbitrairement et non-démocratiquement détenue, mais au moins la junte militaire a maintenu un semblant de légalité. [Les militaires de la junte] ont lu la décision de son assignation à résidence et lorsque celle-ci est arrivée à son terme, ils ont levé les barrages autour de sa demeure et lu une déclaration de libération. Au Vietnam, le gouvernement ne s’est même pas embarrassé de cette mascarade. Il me détient sans justification ni procès. Ainsi, il n’a pas à se justifier de ma condition devant la communauté internationale. Même quand je me rends chaque mois pour mes examens à l’hôpital, la police me suit, et toutes mes communications sont surveillées. Je sais quelles sont les intentions du gouvernement — ils veulent me garder [en détention] jusqu’à ma mort ».

Thich Quang Do a rappelé que toutes ses visites sont contrôlées. Au mois de mars 2010, Thor Halvorssen, Président de Fondation des Droits de l’Homme, basée à New York, avait été battu et temporairement détenu par la Sécurité après sa visite chez Thich Quang Do (2). Les policiers avaient dit à M. Halvorssen qu’il ne devait pas visiter le Monastère Zen Thanh Minh car c’était une pagode « illégale ». Plus tard, un bonze japonais a dû payer une amende d’environ 1000 dollars US à l’aéroport Tan Son Nhat pour le « crime » d’être allé présenter ses respects au Patriarche détenu de l’EBUV.

M. Vo Van Ai a également pressé les Etats-Unis de surveiller les pratiques de « répression furtive » du Vietnam contre les mouvements religieux comme l’EBUV. Afin d’éviter toute condamnation internationale, a-t-il précisé, le Vietnam utilise des méthodes sophistiquées et cachées pour réduire au silence et isoler les bonzes et nonnes de l’EBUV, les coupant de la population et les privant des offrandes traditionnelles des fidèles qui assurent leur subsistance. Dans tout le pays, la Sécurité se rend chez les fidèles de l’EBUV, les menace de leur faire perdre leurs emplois ou de faire expulser leurs enfants des écoles s’ils continuent à se rendre dans les pagodes de l’EBUV, instaurant ainsi un véritable climat de peur.

M. Ai a pressé Michael Posner, le Sous-Secrétaire d’Etat pour la Démocratie, les Droits de l’Homme et le Droits du Travail, de prêter la plus grande attention à cette situation lors de sa visite au Vietnam prévue au mois de décembre 2010 pour le dialogue annuel entre le Vietnam et les Etats-Unis sur les droits de l’Homme, et de suivre la recommandation de l’USCIRF de remettre le Vietnam sur la liste des Pays Particulièrement Préoccupants (CPC) pour ses violations systématiques de la liberté religieuse et des droits de l’Homme.

Justifiant cette recommandation après la publication du Rapport du Département d’Etat cette semaine, l’USCIRF déclarait : « Le gouvernement du Vietnam continue ses violations flagrantes et systématiques de la liberté de religion et de croyance. Les dignitaires religieux y sont toujours arrêtés et battus ; les pagodes, églises y sont fermées de force et réunions religieuses empêchées ; les violences visent les communautés bouddhistes ; et la communauté catholique de Con Dau a fait l’expérience d’arrestations et de bastonnades mortelles. L’USCIRF conclut que ces faits passent le seuil CPC et recommande que les Etats-Unis désigne de nouveau le Vietnam [comme Pays Particulièrement Préoccupant] ».


(1) Voir « Sacrifier les principes pour les profits » : Vo Van Ai regrette que le Département d’Etat américain ait décidé de retirer le Vietnam de la liste des « pays particulièrement préoccupants » (14 novembre 2006)

(2) Voir “At a Hearing on Human Rights and Religious Freedom at the US Congress: UBCV Spokesman Vo Van Ai tells Congress: US-based activist is assaulted for visiting Thich Quang Do – UBCV monks protest unlawful government fine” (23 mars 2010, en anglais)

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