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Le régime de Hanoi veut des funérailles politiques pour Hoang Minh Chinh et empêche les bonzes de l’EBUV et les démocrates vietnamiens d’y assister

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PARIS, le 13 février 2008 (Comité Vietnam) – Selon la famille de Hoang Minh Chinh, décédé jeudi dernier, l’Institut de Philosophie Marxiste-Léniniste de Hanoi cherche à s’approprier l’organisation des funérailles du dissisent. L’Institut, dont Hoang Minh Chinh a été Doyen, s’acharne à vouloir “convaincre” sa famille d’organiser les obsèques sous ses auspices au funérarium du Ministère de la Défense, rue Tran Thanh Tong, et de lui laisser le soin de rédiger et de lire l’oraison funèbre. La famille a refusé, expliquant qu’elle respecterait les dernières volontés de Hoang Minh Chinh d’une célébration au sein de la famille et selon les rites bouddhiques, prévue, à Hanoi, le 16 février 2008.

Parallèlement, les autorités et la Sécurité vietnamiennes ont pris des mesures pour empêcher les militants de la cause démocratique de se rendre à Hanoi pour rendre hommage à Hoang Minh Chinh. Ainsi, le bonze bouddhiste Thich Khong Tanh de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante, interdite depuis 1981), qui est envoyé par le deuxième dignitaire de l’EBUV Thich Quang Do pour s’occuper de la cérémonie à la demande de la famille, a été intercepté par la Sécurité alors qu’il tentait de quitter la Pagode Lien Tri à Ho Chi Minh Ville (Saigon), mais il a réussi à s’échapper et à passer les contrôles jusqu’à la ville de Hue (centre du pays), où il devait rejoindre deux autres bonzes. Il a alors de nouveau été intercepté. La police a confisqué sa carte d’identité. Thich Khong Tanh a rapporté aujourd’hui à Quê Me : Action pour la Démocratie au Vietnam qu’il était déterminé à assister aux funérailles et à y réciter les prières bouddhiques selon les derniers vœux de Hoang Minh Chinh. Celui-ci était devenu bouddhiste avant sa mort et avait demandé à Thich Quang Do d’être son maître.

Depuis plusieurs jours, de nombreux dissidents ont été interceptés ou menacés par la Sécurité. A Saigon, la police a empêché, lundi (11 février), le dissident Tran Khue de prendre son avion pour Hanoi où il se rendait pour aider aux préparatifs des funérailles. Il a été détenu et interrogé, puis autorisé à rentrer chez lui. Mais interdiction lui a été faite de voyager. D’autres militants de la cause démocratique à Saigon, Hue, Haiphong, ont également été menacés de représailles ou empêchés de voyager.

“Le Vietnam a privé Hoang Minh Chinh de sa liberté et de ses droits durant sa vie. Il continue de le faire après sa mort” a noté Vo Van Ai, Président de Quê Me : Action pour la Démocratie au Vietnam, déplorant l’hypocrisie des autorités vietnamiennes. “Après l’avoir soumis à des décennies de détention, de harcèlements et d’humiliation, Hanoi cherche maintenant à récupérer le capital politique de son décès en organisant des funérailles en grande pompe”.

M. Ai a également dénoncé le fait que les démocrates vietnamiens soient empêchés d’assister aux funérailles d’une figure clé de la dissidence à Hanoi. “Le Vietnam devrait respecter leur droit de pleurer Hoang Minh Chinh”, a-t-il dit, ajoutant : “et respecter les dernières volontées de Hoang Minh Chinh d’être enterré par sa famille selon les rites bouddhiques”.

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