HANOI, 29 août 2006 (AFP) – Des organisations de défense des droits de l’Homme et de la liberté de la presse ont salué mardi la libération de Pham Hong Son, figure de la dissidence vietnamienne, mais ont jugé le geste insuffisant en réclamant la libération d’autres détenus.
Le régime de Hanoï a annoncé lundi que Son, condamné pour espionnage après avoir traduit un article intitulé “Qu’est-ce que la démocratie ?”, puisé sur le site du Département d’Etat américain, serait libéré cette semaine.
Ce médecin de formation âgé de 37 ans, détenu depuis 2002, devra cependant purger trois années de résidence surveillée.
Une poignée d’autres dissidents doivent aussi bénéficier de l’amnistie.
Vo Van Ai, président du Comité Vietnam pour la défense des droits de l’Homme, s’est félicité de ces libérations “surtout pour ce qui concerne Pham Hong Son, dont la santé s’est très gravement détériorée en prison”.
“Cette amnistie au compte-gouttes ne sert que la propagande du régime alors que la législation anti-dissidents se renforce chaque jour et que des centaines de prisonniers politiques ou religieux sont toujours détenus dans les camps”, a-t-il cependant ajouté dans un communiqué.
Son avait été condamné à 13 ans de prison en 2003 pour “espionnage” avant de voir sa peine réduite en appel à cinq ans.
“Nous sommes soulagés par l’annonce de (sa) libération mais nous demandons au gouvernement de lui accorder une liberté totale et sans condition,” a déclaré de son côté le Comité de protection des journalistes (CPJ), basé à New-York.
“Nous demandons aussi la libération immédiate de (…) Nguyen Vu Binh, injustement détenu”, ajoute le CPJ. Binh purge une peine de sept ans de prison notamment pour avoir critiqué des accords frontaliers sino-vietnamiens.
L’amnistie décidée à l’occasion de la fête nationale du 2 septembre concerne plus de 5.000 personnes. La liste complète n’a pas été publiée.
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