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Les autorités locales menacent de couper l’électricité et l’eau au siège de l’Institut Exécutif de l’EBUV à la pagode Giac Hoa à Saigon

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PARIS, 27 mars 2012 (BIIB) – Le droit à la liberté religieuse est formellement garanti par la Constitution du Vietnam. Mais dans la pratique, les autorités mettent en œuvre une multitude de mesures répressives pour restreindre et paralyser les activités religieuses. A côté de la détention et de l’assignation à résidence des dignitaires bouddhistes ou de l’intimidation contre les fidèles, l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV) fait face aux harcèlements administratifs dans tous les aspects de la vie religieuse et monastique.

Le Bureau International d’Information Bouddhiste (IBIB) a reçu un appel urgent de l’Institut Exécutif de l’EBUV dont le siège est à la Pagode Giac Hoa, sise au 15/7 rue No Trang Long, District 7, Arrondissement de Binh Thanh, à Saigon. Après avoir approuvé les travaux de rénovation le 1er mars et effectué des inspections régulières durant les trois dernières semaines, le Comité populaire du 7ème district a soudainement émis une Décision ordonnant la destruction des travaux effectués. Si les bonzes ne se conformaient pas à cette décision dans les trois jours, le Comité populaire coupera l’électricité et l’eau, et enverra des ouvriers effectuer la démolition. La Pagode Giac Hoa devra également payer une amende de 12 millions de dongs (environ 430 euros).

Les fonctionnaires locaux prennent des photos des travaux de renovation sur la terrasse de la Pagode Giac Hoa, le 22 mars 2012, et dresse un rapport sur les “violations des règles de construction” (Photo IBIB)  
Les fonctionnaires locaux prennent des photos des travaux de renovation sur la terrasse de la Pagode Giac Hoa, le 22 mars 2012, et dresse un rapport sur les “violations des règles de construction” (Photo IBIB)
 

Le Bonze Supérieur de la Pagode Giac Hoa, le Vénérable Thich Vien Dinh, qui est également le Directeur de l’Institut Exécutif de l’EBUV Viện Hóa Đạo et le deuxième dignitaire de l’EBUV après le Patriarche Thich Quang Do, a rapporté que, le 1er mars, les fonctionnaires du département local de l’urbanisme lui avaient dit que les travaux de rénovation ne nécessitaient pas d’autorisation. Les travaux consistent en la construction d’un toit en tôle au dessus d’une terrasse pour faire de l’ombre et au dallage de celle-ci pour empêcher l’eau de pluie de s’infiltrer dans la cour sous-jacente. Les fonctionnaires ont dit aux bonzes de simplement remplir un questionnaire décrivant la nature de la construction et de le soumettre au Département chargé de l’urbanisme. Ils ont apporté le questionnaire et ont aidé les bonzes à le remplir. Le questionnaire a été soumis le même jour.

Dimanche 25 mars: la police est stationnée à l’intérieur et à l’extérieur de la pagoda Giac Hoa pour empêcher les bonzes de continuer les travaux (Photo IBIB)  
Dimanche 25 mars: la police est stationnée à l’intérieur et à l’extérieur de la pagoda Giac Hoa pour empêcher les bonzes de continuer les travaux (Photo IBIB)
 

Le lendemain, 2 mars, les fonctionnaires sont revenus pour demander des précisions et prendre des photos. Le 5 mars, l’entreprise de construction a débuté les travaux, qui ont duré trois semaines. Durant cette période, les inspecteurs du département de la construction sont venus six fois sur le site. Tout semblait en ordre. Toutefois, lors de la dernière visite, le 22 mars, ils ont établi un rapport sur le fait que certains ouvriers ne portaient pas de casques de protection ni n’étaient attachés par des cordes de sécurité.

Le 23 mars, les inspecteurs sont revenus à la Pagode Giac Hoa, cette fois accompagnés de policiers. Ils ont dressé un nouveau procès-verbal accusant les bonzes de « violer les règles de construction » et les ont convoqués pour une « session de travail » (interrogatoire) au Comité populaire dans l’après-midi.

A la suite de cette « session de travail », le Président du Comité populaire du 7ème district Ho Ky Lan a pris la Décision 53/QD-UBND, datée du 24 mars 2012, ordonnant la destruction dans les trois jours des travaux effectués, sans quoi l’électricité et l’eau seraient coupées et la construction démolie de force. La date limite est aujourd’hui.

Dans son témoignage au Bureau International d’information Bouddhiste, Thich Vien Dinh a déclaré : « Les fonctionnaires du gouvernement disent une chose aujourd’hui et le contraire demain. Ils ont le pouvoir et ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Nous vivons sous la dictature, aussi, nous sommes accoutumés à ce traitement arbitraire. Il n’y a pas d’Etat de droit au Vietnam ».

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