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Un bonze de l’EBUV battu par la police dans la province de Dong Nai

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PARIS, 19 juin 2012 (COMITE VIETNAM POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME) – Le bonze bouddhiste Thich Quang Thanh, membre de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique et indépendante, arbitrairement interdite en 1981), a été battu par la police dimanche 10 juin 2012 dans la province méridionale de Dong Nai. Il conduisait une mobylette sur l’Autoroute 51 lorsqu’il a été intercepté par la police routière parce qu’il ne portait pas de casque. Thich Quang Thanh a reconnu les faits, s’est excusé et se préparait à payer la contravention habituelle pour ce genre de manquement. Mais au lieu de cela, les policiers ont jeté la mobylette dans leur fourgon et frappé le bonze au visage. Ils ont appelé des renforts et, en groupe, l’ont cloué au sol. L’un des agents l’a frappé à la tête et au cou avec une matraque, tandis qu’un autre le piétinait et un autre le bâillonnait du coude pour l’empêcher d’appeler à l’aide. Les passants qui ont essayé d’intervenir ont été brutalement repoussés. Les policiers ont ensuite traîné Thich Thanh Quang dans leur fourgon, l’ont menotté et emmené au bureau du Comité Populaire du village de Phuoc thai, où il a été interrogé pendant plusieurs heures avant d’être enfin relâché.

Le 12 juin, Thich Thanh Quang a envoyé une lettre au Patriarche de l’EBUV Thich Quang Do pour protester contre ces brutalités policières à l’encontre d’un citoyen non-violent et demander au dignitaire de l’EBUV d’élever la voix sur son cas.

Thich Quang Thanh après son tabassage par la police Thich Quang Thanh après son tabassage par la police
Thich Quang Thanh après son tabassage par la police

– Les témoignages d’agressions, y compris à l’arme à feu, par la police sous prétexte d’infractions au code de la route sont pléthore au Vietnam, ainsi que ceux sur la corruption rampante de la police routière. Cependant, de tels incidents mènent rarement à des sanctions et les journalistes qui enquêtent sur le sujet risquent eux-mêmes la prison. Le journaliste Nguyen Van Khuong (nom de plume Hoang Khuong), reporter du journal Tuoi Tre (Jeunesse – presse officielle), risque une peine d’emprisonnement de six à treize ans pour avoir écrit une série d’articles sur les pots-de-vin reçus par la police routière. Bien que les faits révélés dans ses articles soient avérés et qu’ils aient mené à l’arrestation d’un policier, Hoang Khuong a été arrêté en janvier 2012 et, le 15 juin2012, le Parquet de Ho Chi Minh Ville l’a officiellement inculpé pour avoir « offert des pots-de-vin » en vertu de l’article 289 alinéa 2 du Code pénal. Le journaliste avait effectivement versé un petit pot-de-vin à un policier, dans le cadre de ses enquêtes, afin de récolter des preuves pour ses articles révélant la corruption rampante de la police routière et solidement étayés de photos et de témoignages de première main. La disproportion entre les faits officiellement reprochés et la peine demandée contre Hoang Khuong met en lumière le contrôle draconien qu’exerce le régime de Hanoi sur la presse et le traitement qu’il réserve aux journalistes d’investigation trop curieux.

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