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A l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, Le Mouvement pour la Société Civile et la Démocratie Globales dénonce la candidature du Vietnam au Conseil de Sécurité devant le Caucus des Démocraties des Nations Unies

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NEW YORK, 1er octobre 2007 (COMITE VIETNAM) – Lors d’une intervention orale devant les ministres de plus de 100 Etats membres du Caucus des Démocraties des Nations Unies réunis à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’ONU aujourd’hui (lundi 1er octobre 2007), le Comité permanent non-gouvernemental international de la Communauté des Démocraties a appelé les nations démocratiques à ne pas donner leur vote à la Libye et au Vietnam lors des élections des membres non-permanents du Conseil de Sécurité. Les deux pays se présentent pour la période 2008-2009. Bien que leur candidature ne soit pas contestée, ils ne doivent pas moins obtenir la majorité des deux tiers des suffrages à l’Assemblée Générale pour être élus. Le vote doit avoir lieu le 16 octobre 2007 (1).

Le Comité permanent a exprimé sa « profonde préoccupation du fait que des pays non-démocratiques comme la Libye et le Vietnam se présentent aux élections pour le conseil de Sécurité de l’ONU pour la période 2008-2009, tout en continuant à commettre de graves violations des droits de l’Homme. Le Comité Permanent International presse le Caucus des Démocraties de l’ONU de s’assurer que les candidats au Conseil de Sécurité adhèrent aux normes fondamentales des droits de l’Homme de l’ONU, et appelle les Etats membres du Caucus des Démocraties à ne pas donner leur vote à la Libye ou au Vietnam ».

Le Comité Permanent Non-Gouvernemental International est l’organe exécutif de la société civile de la Communauté des Démocraties, groupement global des Etats démocratiques ou en voie de démocratisation fondé en 2000 à Varsovie pour être un forum renforçant la coopération internationale pour la promotion de la démocratie et des droits de l’Homme. Les membres de cette Communauté ont mis en place le Caucus des Démocraties de l’ONU afin de trouver des positions communes sur la démocratie et les droits de l’Homme, et le Fonds de la Démocratie de l’ONU qui apporte son soutien aux projets de la société civile visant la démocratisation dans le monde.

M. Vo Van Ai, membre du Comité Permanent Non-Gouvernemental International et Président de l’organisation Quê Me : Action pour la Démocratie au Vietnam, a chaleureusement accueilli la position ferme du Comité Permanent International. « Le Vietnam recherche une légitimité internationale tout en violant de manière flagrante les droits de l’Homme les plus fondamentaux à l’intérieur du pays. Le Caucus des Démocraties ne devrait pas accepter une telle duplicité au sein de [l’ONU] », a-t-il dit.

M. Ai a également rendu public une Lettre Ouverte destinée au Secrétaire Général Ban Ki-Moon et à tous les membres de l’Assemblée Générale de l’ONU, dans laquelle les membres du Comité Permanent International et plus d’une centaine d’organisations majeures de défense des droits de l’Homme et de la démocratie, de parlementaires et de personnalités internationales venant de 30 pays d’Afrique, d’Europe et des Etats-Unis d’Amérique, condamnent le non-respect des normes de l’ONU par le Vietnam et appellent les membres de l’ONU à ne pas voter pour le Vietnam.

Rappelant que les critères de la Charte des Nations Unies pour le choix des membres non-permanents du Conseil de Sécurité sont : « la contribution des Membres de l’Organisation au maintien de la paix et de la sécurité internationales et aux autres fins de l’Organisation », les signataires de la lettre déclarent : « A ce double égard, le Vietnam n’est pas éligible ».

« Au minimum, les Etats membres de l’ONU sont tenus de respecter les principes garantis dans la Charte des Nations Unies et se conformer aux normes internationales relatives aux droits de l’Homme. Les pays aspirant à devenir membre du Conseil de Sécurité ont une responsabilité particulière à respecter ces obligations » déclare la Lettre Ouverte qui note que le Vietnam, au contraire, non seulement viole gravement les principaux traités de l’ONU sur les droits de l’Homme, comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, auxquels il a accédé en 1982, mais en plus « refuse tout dialogue avec les mécanismes de protection des droits de l’Homme de l’ONU ».

La Lettre Ouverte déplore le fait que le Vietnam continue à détenir les dissidents non-violents grâce aux articles vague du Code pénal sur la sécurité nationale qui « qui ne font aucune distinction entre les actions violentes, comme le terrorisme, et l’exercice non-violent de la liberté d’expression », et « criminalisent l’exercice pacifique des droits de l’Homme ». Sept de ces crimes sont punis de mort.

En 2007, « dans une sauvage campagne de répression de la dissidence, le Vietnam a invoqué la « sécurité nationale » pour arrêter et détenir des dizaines de défenseurs des droits de l’Homme, de religieux, de démocrates, de cyberdissidents, de journalistes et de syndicalistes simplement pour avoir fait circuler des pétitions sur la démocratie ou les droits de l’Homme. A la suite de procès iniques, entre mars et mai 2007, 20 militants de la cause démocratique ont été condamnés à un total de 80 années de prison et 30 années de résidence surveillées du fait de leurs activités pacifiques ».

Les signataires de la Lettre condamnent par ailleurs l’usage systématique de la violence pour éliminer les protestations grandissantes des paysans, connus sous le nom de « Victimes d’Injustices », contre les abus de pouvoir et les confiscations des terres. Au Vietnam, où les paysans représentent 74% des 83 millions d’habitants et 75% de la population active forte de 45 millions de personnes, ce mouvement de mécontentement rural a atteint des proportions explosives avec plus de 2 millions de plaintes recensées officiellement depuis 10 ans. Au lieu de chercher à résoudre ces problèmes, le Vietnam a interdit les manifestations devant les bâtiments publics et soumet les manifestants aux harcèlements routiniers et aux arrestations.

La Lettre Ouverte exprime également la profonde inquiétude des signataires concernant la situation du dissident bouddhiste, proposé pour le Prix Nobel de la Paix 2007, Thich Quang Do, qui est l’objet d’une « une violente campagne de dénigrement » dans la presse officielle depuis qu’il a lancé, en juillet 2007, une campagne de soutien aux Victimes d’Injustices. Le deuxième dignitaire de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise traditionnelle, indépendante, interdite) est accusé « d’inciter les gens à manifester ». « Ces attaques laissent planer de très lourdes menaces et nous craignions qu’elles soient le prélude à une répression », écrivent les signataires, rappelant que « Thich Quang Do, qui est actuellement assigné à residence sans aucune charge dans le Monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville, a passé 26 ans en détention pour avoir défendu pacifiquement la liberté religieuse, la démocratie et les droits de l’Homme ».

En conclusion, les signataires de la Lettre Ouverte en appellent à tous les membres de l’Assemblée Générale de l’ONU :

« Nous pensons que la paix et la sécurité internationales ne peuvent pas être assurées par un gouvernement qui crée de l’insécurité chez lui en usant de la violence et de la répression pour éliminer les aspirations pacifiques et droits légitimes de ses citoyens.

Ø Nous en appelons donc à vous pour voter contre le Vietnam comme membre non-permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et à choisir un autre candidat asiatique pour le siège à pourvoir. Le Vietnam ne doit pas être élu au Conseil de Sécurité à moins qu’il ne s’engage formellement, selon un calendrier établi, à prendre les mesures suivantes :

Ø Libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leur droit légitime à la liberté d’expression, de religion, d’assemblée et d’association, en particulier le Patriarche de l’EBUV Thich Huyen Quang, Thich Quang Do, le Père Nguyen Van Ly, Nguyen Van Dai, Le Thi Cong Nhan and Tran Khai Thanh Thuy ;

Ø Mettre fin à la répression contre les membres de toutes les communautés religieuses non-reconnues comme l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam, les Montagnards protestants, les membres des « Eglises à domicile » protestantes et les Hoa Hao ; rétablir le statut légitime de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam aujourd’hui interdite ;

Ø Se conformer pleinement aux mécanismes des droits de l’Homme des Nations Unies, en commençant par lancer une invitation permanente au Rapporteur Spécial sur la liberté d’expression, le Rapporteur Spécial sur la liberté religieuse et le Groupe de travail sur la détention arbitraire pour des visites in situ ;

Ø Abolir la peine de mort. »

(liste partielle des signataires)

Nina Shea, Director, Center for Religious Freedom, The Hudson Institute, Commissioner, US Commission on International Religious Freedom; Theodore Piccone, Executive Director, Democracy Coalition Project; Richard Rowson, President, Council for a Community of Democracies; Morton H. Halperin, Open Society Institute; Vo Van Ai, President, Quê Me: Action for Democracy in Vietnam; Arne Liljedahl Lynngård, Chairman, Rafto Foundation, Norway; Roel Von Meijenfeldt, Executive Director, Netherlands Institute for Multi-Party Democracy; Oumar Makalou, Executive Secretariat, Non-governmental Process of the Community of Democracies, Mali; Jennifer Windsor, Executive Director, Freedom House; Marco Pannella, Member of Parliament, Italy; Marco Cappato, Member of Parliament, Italy; Donatella Poretti, Member of Parliament, Italy; Bruno Mellano, Member of Parliament, Italy, Marco Beltrandi, Member of Parliament, Italy; Maurizio Turco, Member of Parliament, Italy, Sergio D’Elia, Member of Parliament, Italy; Ilona Mihaies, Executive Director, Euroregional Center for Democracy, Romania; Hannah Forster, Director, African Center for Democracy and Human Rights, Gambia; Dieudonné Zognong, Director, Humanus Foundation, Cameroon; Robert LaGamma, Executive Director, Council for a Community of Democracies; Han Dong Fang, Director, China Labour Bulletin, Hong Kong; Xiao Qiang, Director, China Internet Project; Urgen Tenzin, Director, Tibetan Centre for Human Rights and Democracy, Dharamsala; Weng-chen Lin, President, Taiwan Foundation for Democracy; Debbie Stothard, Steering Committee, World Forum for Democratization in Asia; Khin Ohmar, Director, Network for Democracy and Development (Burma); Dolkun Isa, World Uyghur Congress; Somchai Homalor, Coalition for the Protection of Human Rights Defenders, Thailand; Chee Siok Chin, Executive Director, Alliance for Reform and Democracy in Asia, Singapore; Matteo Meccaci, Vice-President of the Senate, Non-violent Radical Party, Transnational and Transparty, Italy; Bo Tedards, Coordinator, World Forum for Democratization in Asia; Augusto Miclat, Executive Director, Initiatives for International Dialogue, Philippines; Yap Swee Seng, Executive Director, SUARAM, Malaysia; Attorney Florencio B. Abad, Vice-President, Liberal Party of the Philippines; Tian Chua, People’s Justice Party, Malaysia; Zanaa Jurmed, Director, Center for Citizens Alliance, Mongolia; Dr. Paul Scott, Professor, Asian Studies Program, Kansai Gaidao University, Japan; Dr. Ash Narain Roy, Institute of Social Sciences, India; Sarwar Bari, Chairperson, Pattan Development Organization, Pakistan; Subodh Raj Pyakurel, Chairperson, Informal Sector Service Centre, Nepal; Chalida Tajaroensuk, Coordinator, People’s Empowerment, Thailand; Dr. Hong Seong-phil, Director, Citizens’ Alliance for North Korean Human Rights; Joseph Yu-shek Cheng, Professor of Political Science, City University of Hong Kong; Sheng Xua, Vice-President, Federation for a Democratic China; Mani Sinhbandith, United Lao Action Center; M. Ravi, Human Rights Lawyer, Singapore; Venerable Katsuyuki Imoto, Catuddisa Sangha, Japan; Venerable Dim Chetta, Catuddisa Sangha, Cambodia; Venerable Thich Vien Ly, Secretary General, Vietnamese American Unified Buddhist Congress in the USA; Venerable Thich Giac Dang, USA-Vietnam Theravada Buddhist Sangha; Luie Guia, Libertas, Philippines; Sareme Sundara, Lao Fund; Lambert Ramirez, National Institute for Policy Studies, Philippines; Tsung Li Yang, Taiwan Youth Democracy Association; Kok Ksor, President, Scott Johnson, Y Duen, Montagnard Foundation Inc.; Kh. Naranjargal, President, Globe International, Mongolia; Young Howard, Director, Open Radio for North Korea; Schu Sugawara, Chairperson, International Committee, Japan Congress of Journalists; Dr. Jarmila Ballaho-Balamo, Women’s Organization of Basilan, Philippines; Prof. Octavio A. Dinampo, Tulung Lupah Sug, Philippines; Dr. Samsula J. Adju, Sakayan Mindanao, Inc., Philippines; Maria A. Caber, Teachers Dignity Coalition, Philippines; Benjamin Reilly, Australian National University; Steve Buttel, Human Rights Without Frontiers, South East Asia; Penelope Faulkner, Vice-President, Vietnam Committee on Human Rights.


(1) Le Conseil de Sécurité compte 5 membre permanents et 10 membres non-permanents. Ces derniers sont élus pour une période de 2 ans. Cinq sièges sont à pourvoir pour la période 2008-2009 (2 pour l’Afrique, 1 pour l’Amérique Latine, 1 pour l’Asie, 1 pour l’Europe de l’Est). Le Vietnam est candidat pour le siège asiatique. La Libye et le Burkina Faso sont candidats pour les 2 sièges africains. Le Costa Rica et la république Dominicaine sont candidats pour le siège de l’Amérique Latine, et la Croatie et le République Tchèque pour celui de l’Europe de l’Est.

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