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La Sécurité de la province Lam Dong force l’entrée de la Pagode Giac Hai en prévision des célébrations de la Journée Internationale du Vesak par l’Eglise d’Etat

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PARIS, 3 mai 2008 (BIIB) – A à peine 2 semaines des célébrations de la Journée Internationale de l’ONU du Vesak (Naissance, Eveil et Extinction du Bouddha) au Vietnam, la Sécurité de la province de Lam Dong maintient la pression sur le bonze de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique, indépendante et interdite depuis 1981) Thich Tri Khai, Bonze Supérieur de la Pagode Giac Hai (district de Don Duong), pour l’en expulser et ainsi permettre l’Eglise bouddhiste d’Etat (le Sangha Bouddhiste du Vietnam, SBV) d’y célébrer le Vesak. Un document « secret » du Parti Communiste (voir le communiqué du BIIB du 18 avril 2008) prévoit un plan de « lutte contre les activités illégales de la soi-disant « Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam » de Thich Quang Do et de Thich Tri Khai à la Pagode Giac Hai ».

Lundi 29 avril 2008, alors que Thich Tri Khai était absent de sa pagode, les cadres locaux du Sangha Bouddhiste du Vietnam, du Front de la Patrie, du Département de la Mobilisation du Parti Communiste, du Bureau gouvernemental des Affaire religieuses et de la Sécurité du district et de la province, sont entrés par effraction dans la Pagode Giac Hai. Ils ont en outre brisé les serrures de quatre chambres dans la pagode et l’ont occupée, déclarant qu’ils la plaçaient sous le contrôle de l’Eglise d’Etat, le Sangha Bouddhiste du Vietnam (SBV), pour les célébrations de la Journée Internationale du Vesak 2008.

Pagode Giac Hai (district de Don Duong, province de Lam Dong) dont Thich Tri Khai est Bonze Supérieur
Pagode Giac Hai (district de Don Duong, province de Lam Dong) dont Thich Tri Khai est Bonze Supérieur

Au retour de Thich Tri Khai, les cadres l’ont informé que la pagode appartenait désormais au SBV et qu’ils y tiendraient une réunion pour préparer le Vesak. Thich Tri Khai a protesté contre cette violation de son droit à l’inviolabilité de son domicile, répétant qu’il était membre de l’EBUV et qu’ils n’avaient pas le droit de saisir sa pagode. Thich Tri Khai a alors appelé à l’aide les bonzes de l’EBUV Thich Nhu Tan et Thich Tam Man, Président et Vice-Président du Comité provincial de l’EBUV de Lam Dong, situé dans le district de Duc Trong. Lorsqu’ils sont arrivés, les bonzes d’Etat ont immédiatement appelé la police pour qu’ils soient arrêtés. La Sécurité est rapidement arrivée sur les lieux avec une convocation pour des « sessions de travail » (interrogatoires) au poste de police. Les agents de police ont aussitôt ordonné à un groupe de personnes interlopes (possiblement des agents de la Sécurité en civil) de se saisir des deux bonzes et de les jeter dans leur véhicules. « Ils nous ont traînés comme des animaux » a témoigné Thich Nhu Tan au téléphone au Directeur du BIIB Vo Van Ai.

L’interrogatoire des deux bonzes a duré plus de trois heures et ils ont été accusés d’appartenir à une « organisation illégale » (l’EBUV), de s’être engagés dans des « activités politiques » et de « troubler l’ordre public ». Les policiers ont annoncé aux bonzes qu’ils n’étaient pas autorisés à célébrer le Vesak et que seul l’Eglise d’Etat le pouvait. Les bonzes ont nié avoir des activités illégales, soulignant qu’ils ne faisaient qu’exercer leurs droits à la liberté de circuler et à la liberté de religion, toutes deux garanties par la Constitution vietnamienne. « Si les activités politiques sont un crime, le gouvernement devrait être arrêté et jugé devant un tribunal » ont-ils rétorqué. « Ils [le gouvernement] sont plus politiques que quiconque et leur politique nuit au peuple. Regardez juste comment ils ont abandonné les îles Spratley et Paracels à la Chine ».

La Sécurité a finalement relâché les bonzes, leur ordonnant de retourner immédiatement dans leur district et de ne plus jamais remettre les pieds dans le district de Don Duong. A leur sortie du poste de police, ils ont été insultés et menacés par les policiers : « Si jamais vous revenez, on vous fera la peau ! »

Thich Tri Khai reste déterminé à ne pas quitter la Pagode Giac Hai. Lorsque le BIIB l’a joint au téléphone, jeudi 1er mai, la Sécurité et ses hommes de main encerclaient toujours la pagode. Thich Tri Khai en appelle à la presse internationale, aux Nations Unies, aux gouvernements du monde et aux organisations internationales pour presser le Vietnam de cesser toute répression contre les membres de l’EBUV et de répondre favorablement aux aspirations de tous les Vietnamiens pour le respect des droits de l’Homme et de la liberté religieuse au Vietnam.


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