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La police harcèle le Patriarche de l’EBUV Thich Huyen Quang – La Pagode Giac Hai a été saisie par l’Etat – Thich Tri Khai est porté disparu

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PARIS, 8 mai 2008 (BIIB) – Le Bureau International d’Information Bouddhiste (BIIB) vient d’apprendre du Vénérable Thich Dong Tho, l’assistant du Patriarche de l’EBUV Thich Huyen Quang, que la police était venue harceler le Patriarche dans le Monastère Nguyen Thieu (province de Binh Dinh) où il est assigné à résidence.

Selon le témoignage de Thich Dong Tho, écrit le 3 mai dernier, le Directeur-adjoint de la police du district de Tuy Phuoc, dénommé Nhan, a fait irruption dans le Monastère Nguyen Thieu à 16h00, le 1er mai. « Il était manifestement ivre. Il n’articulait pas, il titubait et son visage était tout rouge », écrit Thich Dong Tho. Ignorant la note sur la porte de la pagode selon laquelle le Patriarche de l’EBUV ne reçoit les visites que sur rendez-vous, il s’est rué auprès de Thich Huyen Quang qui lisait, assis dans la cour. Se penchant brusquement au dessus du Patriarche, il lui a arraché des mains ce qu’il lisait. Ces documents étaient des communiqués de presse du BIIB sur l’expulsion du bonze de l’EBUV Thich Tri Khai de sa pagode dans la province de Lam Dong. S’en apercevant, le cadre de la Sécurité a sommé Thich Huyen Quang de révéler comment il avait obtenu de tels documents, puis a pris son téléphone portable pour filmer Thich Huyen Quang avec ces documents. Il menaçait bruyamment le Patriarche en l’accusant de possession de documents « illégaux » et de contact avec l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV, Eglise historique), une organisation « qui n’existe pas » au Vietnam. En face, Thich Huyen Quang restait parfaitement calme, demandant simplement au policier : « Pouvez-vous me montrer la loi qui interdit l’EBUV ? »

Thich Dong Tho et les bonzes du Monastère Nguyen Thieu sont alors venus demander au policier de quitter les lieux. Comprenant que Thich Huyen Quang n’était absolument pas ébranlé par ses menaces et ses harcèlements, le fonctionnaire de la Sécurité a quitté le monastère.

Cet incident est extrêmement révélateur de la répression grandissante contre l’EBUV à la veille de la Journée Internationale du Vesak. Bien que Thich Huyen Quang soit assigné à résidence, la police le traite d’ordinaire avec déférence et respect. De tels comportements grossiers et menaçants sont rares. Durant les dernières semaines, ce type de harcèlements s’est accentué contre les membres de l’EBUV. Le 7 mai 2008, dans la province de Lam Dong, le bonze de l’EBUV Thich Nhu Tan était interrogé toute la journée par la police pour la troisième fois consécutive. La Sécurité tentait de le faire signer une déclaration où il renoncerait à son appartenance à l’EBUV et promettrait de ne plus demander le respect de la liberté religieuse, de la démocratie ou des droits de l’Homme. Comme il a réitéré son refus, il a été de nouveau convoqué aujourd’hui (8 mai 2008) pour interrogatoire. Thich Nhu Tan a confié au Directeur du BIIB Vo van Ai qu’il était épuisé après ces interrogatoires. Il n’a cependant pas l’impression que le but de la police est son arrestation, mais juste de l’effrayer afin qu’il quitte l’EBUV.

« Comme le Vietnam cherche à devenir un membre actif de la communauté internationale, il craint la « mauvaise publicité » due à une répression trop visible. Il recourt donc à des tactiques plus furtives comme les menaces, le harcèlement, les interrogatoires et l’assignation à résidence pour terroriser et détenir les religieux », constate Vo van Ai. « C’est indigne d’un gouvernement qui va accueillir la Journée Internationale du Vesak et ainsi prétendre célébrer le message de Compassion et de Paix du Bouddha ».

l En outre, le BIIB est également très préoccupé de la situation du bonze de l’EBUV Thich Tri Khai, Bonze Supérieur de la Pagode Giac Hai, dans le district de Don Duong, dans la province de Lam Dong. Thich Nhu Tan a rapporté que les autorités avaient saisi la Pagode Giac Hai et l’avaient placée sous le contrôle de l’Etat. Hier, Thich Tri Khai devait se rendre à Saigon pour un traitement médical, mais il n’y est pas allé. Son téléphone portable a été coupé et ses proches n’ont aucune nouvelle de lui. Nous craignons qu’il ait été arrêté.

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