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Vietnam: L’UE doit exiger la fin de la répression contre la société civile et le respect de ses engagements sur les droits humains

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BRUXELLES, PARIS, 5 avril 2022 (FIDH & VCHR) : L’Union Européenne (UE) doit profiter du prochain dialogue sur les droits de l’Homme pour exiger du gouvernement du Vietnam la fin de la répression contre la société civile et le respect de ses engagements dus à l’Accord de Libre-échange UE-Vietnam (EVFTA), ont préconisé aujourd’hui la FIDH et son affiliée, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (VCHR). Les deux organisations font cet appel à la veille du dialogue UE-Vietnam sur les droits humains qui doit se tenir le 6 avril 2022 à Bruxelles.

« Les promesses du gouvernement vietnamien de respecter les libertés démocratiques et les droits humains comme élément essentiel de l’accord de libre-échange avec l’UE sont contredites par la répression en cours contre la société civile. L’UE ne devrait plus tolérer les promesses vides ni l’instrumentalisation du dialogue des droits humains et des autres mécanismes destinés à l’amélioration de la situation des droits humains », a dit le Secrétaire-général de la FIDH Adilur Rahman Khan.

Dans un nouveau rapport rendu public aujourd’hui, la FIDH et le VCHR détaillent la répression continuelle contre la société civile. Depuis le dernier dialogue UE-Vietnam sur les droits humains, qui s’est tenu en février 2020, une escalade alarmante des arrestations, procès iniques, condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement et d’agressions physiques contre les défenseurs des droits humains, blogueurs, militants écologistes de renom et de membres de la société civile n’a cessé de sévir.

Entre le 1er janvier et le 30 décembre 2021, au moins 30 personnes — dont trois femmes, militantes, opposantes au gouvernement et défenseures des droits humains — ont été arrêtées. Durant la même période, 32 (dont sept femmes) ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison.

Pratiquement tous ceux qui ont été arbitrairement détenus ou emprisonnés en 2021 ont été poursuivis sous l’empire des dispositions sur la « sécurité nationale » du Code pénal, comme les articles 117 (« Créer, stocker, diffuser des informations, des documents, des informations, des articles contre la République Socialiste du Vietnam ») et 331 (« abus des libertés démocratiques pour porter atteinte aux intérêts de l’État »). Les peines d’emprisonnement sont particulièrement longues et les femmes souffrent souvent des sentences les plus lourdes.

La FIDH et le VCHR sont particulièrement préoccupés par les arrestations et condamnations de plusieurs défenseurs des droits environnementaux pour leur engagement dans la prise de conscience de l’importance de l’EVFTA et du rôle des organisations de la société civile (CSOs) pour un développement durable au Vietnam. Depuis juin 2021, au moins quatre écologistes de renom ont été appréhendés sur la base d’une prétendue « évasion fiscale » (article 200 du Code pénal). Ces arrestations sont révélatrices d’une tendance naissante et inquiétante consistant à utiliser les lois fiscales vietnamiennes pour incriminer les leaders de la cause environnementale, et dans une plus large mesure, ceux de la société civile en générale pour restreindre l’espace de liberté de cette société civile.

« La participation de la société civile est une composante cruciale de la mise en œuvre de l’EVFTA et le ciblage par le gouvernement du Vietnam des défenseurs des droits de l’environnement est en totale contradiction avec les engagements de Hanoi pris dans le cadre de cet accord. L’UE doit exiger du gouvernement vietnamien qu’il octroie à la société civile un droit sans entraves de surveiller et documenter la mise en œuvre de l’EVFTA sans craindre des représailles », a dit le Président du VCHR Vo Van Ai.

La FIDH et le VCHR pressent l’UE de réévaluer sérieusement le dialogue sur les droits humains, qui est présenté par le gouvernement vietnamien comme la preuve qu’il se conforme pleinement à ses obligations en matière de droits humains. Dans sa forme actuelle, ce processus, qui se tient à huis-clos et reste dépourvu de critères d’évaluation, de mécanismes de surveillance et de procédures de suivi, ne contribue pas au renforcement des droits humains au Vietnam.

(Traduit de l’anglais par le VCHR)

Press contacts:
FIDH: Ms. Eva Canan (French, English) – Tel: +33648059157 (Paris)
VCHR: Ms. Penelope Faulkner (Vietnamese, English, French) – Tel: +33611898681 (Paris)

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